"BNP Paribas Assurance est le 4ème assureur
français : c’est une filiale du Groupe
BNP Paribas avec 5.000 personnes et une présence
dans 36 pays. Mon poste y a été créé
il y a environ un an, avec un défi majeur : maîtriser
l’ensemble des enjeux de la RSE, qui sont très
variés (de la non-discrimination à l’aide
au développement économique dans les pays
où nous sommes implantés, en passant par
nos impacts environnementaux directs ou indirects via
nos produits, l’investissement socialement responsable,
etc.), pour définir une stratégie cohérente
et transversale. Bien sûr, pour chaque sujet je
m’appuie sur les métiers et les professionnels
concernés dans l’entreprise…
Après une formation d’ingénieur
des Ponts et Chaussées, je suis rentré
chez Cardif (l’ancien nom de l’entreprise)
il y a 12 ans et j’y ai occupé plusieurs
postes dans le contrôle de gestion et le marketing.
Suite à une prise de conscience personnelle et
grâce à mes lectures (dont la première
édition d’ « un métier pour
la planète… », qui a joué
un rôle déterminant pour moi, et le livre
d’Elisabeth Laville « l’entreprise
verte »), je suis arrivé à la conclusion
que le management des entreprises devait évoluer
afin de donner un sens plus humain au travail de leurs
collaborateurs : toute cette énergie et cette
intelligence déployées dans le seul but
de gagner encore et toujours plus d’argent, c’était
trop de gâchis ! Le monde des entreprises représente
un potentiel énorme pour faire avancer les choses,
surtout dans le secteur de la finance… et c’est
à ce changement que je voulais me consacrer.
Plutôt que de chercher en externe, j’ai
cherché dans ce groupe que je connais bien et
où j’étais reconnu : c’était
déjà un virage professionnel important
et comme je n’avais pas de forte légitimité
sur les sujets du développement durable, je voulais
au moins capitaliser sur ma connaissance des métiers,
de l’organisation et des modes de fonctionnement
de l’entreprise… J’ai donc fait savoir
que je m’intéressais à ces questions
: j’en ai parlé aux ressources humaines,
j’ai regardé dans le groupe tous les métiers
qui pouvaient toucher de près et de loin au développement
durable, j’ai rencontré le responsable
développement durable du groupe, le responsable
de l’investissement socialement responsable dans
la branche Asset Management, etc. Et après un
an de recherches infructueuses, quand le PDG de BNP
Paribas Assurances a voulu créer un poste consacré
à ces questions, il en a parlé à
la DG et à la DRH… qui ont pensé
à moi.
Après un peu plus d’un
an, les premiers résultats sont là, et
donc les premières grandes satisfactions. Ca
n’a l’air de rien, mais voir arriver du
papier recyclé sur les bureaux, voir changer
des comportements au sein de l’entreprise, cela
fait quelque chose ! Et puis, les petits messages de
remerciement ou d’encouragement de la part des
collègues au détour d’un couloir,
c’est très satisfaisant ! Evidemment, il
me faut encore convaincre et expliquer, encore et toujours,
que le développement durable n’est pas
une contrainte qui s’ajoute à une liste
déjà longue, mais bien une source d’opportunités.
Mobiliser les énergies, sur des sujets dont la
rentabilité à court terme n’est
pas toujours évidente…"
Mes messages-clefs
"Tout d’abord
: croire en sa bonne étoile. C’est à
cette condition que l’on est capable d’entreprendre
des démarches qui, même si elles peuvent
paraître vouées à l’échec
au départ, finiront peut-être par forcer
la chance. En ce qui me concerne, c’est bien parce
que j’ai exposé en interne ma vision du
développement durable à un moment où
cela n’était pas d’actualité
que ce poste m’a ensuite été «
tout naturellement » proposé."
"Ensuite, développer
autant que possible son réseau, participer à
des colloques ou conférences (comme Le Federe,
organisé tous les ans en mars par Les Echos,
permet d’avoir un éclairage sur d’autres
expériences en entreprise ou en collectivités
locales) et rencontrer le maximum de gens. Le monde
de la RSE est finalement assez petit et les parcours
finissent souvent par se croiser…"
" Enfin, ne pas
trop se leurrer pour autant : les places sont très
chères et, bien souvent, réservées
à des personnes ayant une bonne expérience
de l’entreprise. Un jeune diplômé
avec son Mastère développement durable
en poche aura bien du mal à trouver le poste
de ses rêves (j’en ai cela dit engagé
un dans mon équipe !). Il faut donc aussi savoir
parfois revoir ses ambitions : commencer par un poste
« d’observation » qui permettra de
bien connaître l’entreprise et de faire
son trou, par exemple. Et puis, on peut agir pour le
développement durable dans tous les métiers
et tous les secteurs, sans pour autant avoir un poste
« étiqueté développement
durable », donc ne pas hésiter à
prendre des initiatives, chacun dans son domaine."
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Septembre 2007 - Tous droits de reproduction et de diffusion
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