Portrait de Patrick Boudard 33 ans Fondateur et associé d'Urban Cycle   web : www.urbancycle.fr

"Le vélo a toujours été pour moi le moyen de transport privilégié, je n’ai passé mon permis de conduire qu’à trente ans passés ! A force de pratique, le vélo est vraiment devenu ma passion. J’aimerais qu’un jour, on arrive à remplacer les deux-roues motorisés par des vélos … C’est moins polluant, moins bruyant, ça fait moins de poussière, il y a moins d’accidents et en tout cas ils sont moins graves !

J’ai fait un an en math-sup’ puis une licence de maths, mais je n’étais pas vraiment fait pour les études, l’esprit de compétition,… Donc il a fallu que je bosse. Un jour, en me baladant près de Réaumur j’ai vu un coursier passer devant moi et je me suis dit qu’il devait bien exister des coursiers à vélo : j’ai trouvé la seule boîte à Paris qui offrait ce service et j’y suis resté trois ans. Et puis elle a fait faillite suite à des problèmes internes de gestion. On s’est retrouvé sans travail mais nous formions une bonne équipe de coursiers, on avait de bonnes relations avec les clients et on connaissait le métier : il ne nous restait plus qu’à nous mettre à notre compte. Nous avons donc créé Urban Cycle en 2001, à trois, avec trois coursiers en plus et quelques clients. La création de la société s’est faite assez facilement - sans trop de problèmes administratifs. Le tout, c’est de se lancer.

Aujourd’hui nous sommes quinze coursiers plus les trois fondateurs. Je m’occupe de recevoir les appels et de distribuer les courses, Philippe s’occupe plus de l’aspect commercial et Boris plutôt du côté administratif, même si nous tentons d’être polyvalents. Le fait d’être trois associés est un sacré avantage car on se partage les tâches. En s’organisant bien, on arrive même à ne pas trop bosser le week-end. Ça fait maintenant plus de six ans qu’on est là… et encore pour un bout de temps ! Ce qui est le plus satisfaisant quand on a sa propre entreprise, c’est de pouvoir concrètement aider les gens : nous avons un turnover important et cela nous permet de rendre service à des étudiants qui cherchent un travail à temps partiel en plus de leurs études, des chômeurs en galère, des indépendants (artistes, graphistes, etc.) qui ont besoin de faire le pont entre deux projets, tous ceux qui ont besoin d’un petit coup de main pour un certain temps. En même temps, certaines personnes travaillent avec nous depuis plus de trois ans, et on peut se targuer d’avoir atteint l’un de nos objectifs : la création d’un nouveau métier : coursier à vélo et fier de l’être (une association de coursiers à vélo parisiens, est même actuellement en cours de création) !

Nous avons mis en place un système de rémunération avec des primes à chaque fin de mois… je suis content quand on fait un beau chèque aux coursiers. On essaye de maintenir un esprit d’équipe, d’être détendu et de ne pas se prendre au sérieux. Urban Cycle, c’est à la fois une entreprise et une équipe de riders passionnés de vélo, qui vont aussi s’éclater ensemble pendant le week-end ou les vacances. Depuis 6 ans, je sais pourquoi je me lève le matin !

Les seules difficultés que nous rencontrons sont les idées reçues sur les courses à vélo : par exemple, les gens ont peur qu’on ne respecte pas les délais. Il faut dire que le milieu de la course à Paris est vraiment désorganisé, c’est inimaginable. Nous avons comme clients des entreprises ou des organisations qui choisissent Urban Cyle parce que nous proposons un service de courses écologiques, comme l’association de défense de l’environnement WWF, mais au bout du compte, c’est parce qu’on propose un service de qualité, qu’on a des clients et non parce qu’on est en vélo. On explique à nos coursiers que le contact avec les clients est important et le fait de maintenir une bonne ambiance au sein de l’équipe fait que nos coursiers ont souvent le sourire ! Et puis on a des employés bien dans leur peau qui ne sont pas enfermés toute la journée."

Mes messages-clefs
"N’hésitez pas, montez vous aussi une entreprise de coursiers à vélo ! Car plus il y en aura, plus on sera crédible. Il y a plein de choses à faire, il suffit de se lancer. "

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