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Portrait
de
Nicolas
Blanc
33 ans
Responsable
des Relations avec les Entreprises au Comité
21
web
: www.comite21.org
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"Je travaille depuis 4 ans au Comité 21
et je suis en charge des relations avec les entreprises
ainsi que de l'animation du programme "Economie
responsable". Le Comité 21 a été
créé en 1994 après le Sommet de
Rio. C'est un réseau d'acteurs engagés
pour le développement durable (entreprises, collectivités,
ONG, scientifiques,..). Notre objectif est de faciliter
les partenariats pluri-acteurs et d'identifier l'innovation,
de la promouvoir et de partager les bonnes pratiques.
Plus spécifiquement, nous organisons des groupes
de travail sur des sujets prioritaires (alimentation,
déchets, énergie, transport, etc) pour
faire réfléchir nos adhérents à
des synergies pouvant permettre d'aboutir à des
pistes d'action innovantes, ambitieuses, opérationnelles.
Je fais beaucoup de rédactionnel et d'animation
de réseau. Je suis amené à travailler
et dialoguer au quotidien avec une grande pluralité
d'acteurs, et des interlocuteurs de très haut
niveau.
La particularité du réseau
fait toute l'originalité et l'intérêt
de mon métier. En instaurant un dialogue entre
les entreprises et des interlocuteurs non-traditionnels
comme les collectivités, les ONG, les scientifiques,
nous sommes au cœur de la révolution culturelle
que peut amener le développement durable. L'ouverture
et la concertation sont de véritables catalyseurs
d'action, de concrétisation et d'ancrage des
stratégies de développement durable dans
les entreprises.
Je ne suis pas écolo !
Je suis arrivé à m'interroger aux questions
de la responsabilité collective dans le domaine
social et environnemental pour des raisons plutôt
théoriques. En fait, mes études ne me
destinaient pas, a priori, à faire carrière
dans une ONG. J'ai fait des études universitaires
sur la macro économie, l'économie politique
et je me suis spécialisé en économie
monétaire et financière. Ma thèse
de doctorat portait sur l'analyse économique
de l'eau … Et c'est elle qui a provoqué,
en quelque sorte, mon éveil citoyen et environnemental.
Les modèles économiques classiques nous
poussent à réfléchir de manière
atemporelle, ils ne permettent pas de prendre en compte
l'incertitude et le temps long. Par ailleurs, après
plusieurs années à l'université,
j'avais besoin de m'ouvrir à d'autres types d'acteurs,
et notamment les entreprises. Or, avec une thèse
de doctorat en sciences humaines, le pas vers les entreprises
n'est pas facile à faire. J'ai soutenu ma thèse
en décembre 2002 et quelques semaines plus tard
je suis entré en stage au Comité 21, puis
en CDD, puis en CDI. Travailler dans le développement
durable demande beaucoup d'humilité.
Ce que j'ai appris pendant ma thèse me sert aujourd'hui
parce que je fais un métier de conviction et
de communication (écrite ou orale), et parce
que le développement durable a besoin d'un vrai
travail d'analyse pour trouver sa légitimité
économique. J'ai donc le sentiment d'avoir réussi
à mettre en cohérence mes études,
mon métier et mes intérêts personnels
pour l'entreprise, l'ouverture et la variété
(des sujets et des interlocuteurs).
Enfin, le développement
durable est un projet collectif, mobilisateur, porteur
de valeurs positives et qui interroge la responsabilité
individuelle. Les gens n'ont jamais été
aussi éduqués, informés et donc
à même de comprendre les enjeux qu’aujourd’hui.
C'est trop facile d'incriminer les entreprises ou les
médias : en tant qu'individu, nous avons nous
aussi la responsabilité de nous engager. Cela
aussi fait écho à mon engagement personnel."
Mes messages-clefs
"Concernant
les formations, je trouve de bonne augure que les mastères
développement durable se multiplient mais je
m'inquiète du fait qu'ils s'adressent dans 90%
des cas aux jeunes diplômés. Vouloir travailler
dans le développement durable est un projet noble
mais il faut avoir un cœur de métier, des
compétences, une expertise (scientifique, juridique
ou économique)."
© Graines de Changement,
Septembre 2007 - Tous droits de reproduction et de diffusion
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