Numéro
26 - Octobre 2006
Notre
revue mensuelle de l'information positive sur le web…
et ailleurs
La compensation des
émissions de CO2 est décidément
très "tendance"…
C'est indéniable : la compensation des émissions
de CO2 est à la mode. Après Climatmundi.fr
et d’autres initiatives évoquées
dans notre newsletter de juin-juillet dernier (n°24),
c’est le tour du photographe et militant écologiste
Yann Arthus-Bertrand qui vient de lancer le 11 octobre,
à l’occasion de la sortie française
du film d’Al Gore « Une vérité
qui dérange » , le Programme Action Carbone
: montée en partenariat avec l’ADEME, cette
nouvelle offre est destinée à toute organisation
ou particulier souhaitant compenser ses émissions
de CO2 - l’argent versé servant à
financer différents projets d’efficacité
énergétique, d’énergies renouvelables
ou de reboisement, qui permettent d’économiser
autant d’émissions de CO2 que celles générées
par le souscripteur… Alors que la FIFA ou les
concerts de Pearl Jam se déclarent déjà
neutres en CO2, BP vient de lancer en Angleterre son
propre programme à but non-lucratif pour aider
ses clients à compenser leurs pleins d’essence,
la petite agence de voyages suisse spécialisée
Destinations Santé ou le leader américain
des voyages en ligne Expedia.com (mais pas encore la
filiale française, hélas) proposent désormais
des compensations à leurs clients voyageant en
avion. Le bon côté est que tout cela apporte
du financement aux petits projets « verts »
des pays du Sud mais d’aucuns avancent quand même
que la compensation n’agit pas pour réduire
les émissions effectives qui sont la cause du
changement climatique, voire même qu’en
cultivant la bonne conscience à petit prix, elle
pourrait même à terme engendrer un «effet
rebond» inverse de celui recherché.
Pour en savoir plus :
Le site du film d'Al Gore : www.criseclimatique.fr
(vous pouvez aussi télécharger
ici la brochure pédagogique qui sera diffusée
un peu partout en France à l'occasion de la sortie
du film)
www.actioncarbone.org
www.targetneutral.com
www.expedia.com
www.destinations-sante.ch
ATTENTION
: Graines de changement a proposé en octobre
2006 aux abonnés à sa newsletter de gagner
dix places de cinéma pour aller voir le film
d'Al Gore "Une vérité qui dérange".
Mais face au succès de ces initiatives, nous
allons tenter de réitérer le principe
d'un jeu tous les mois ! Pour être informé
du jeu le mois prochain, pensez à nous faire
un mail pour vous abonner à la newsletter
si ce n'est pas encore fait, et si vous êtes déjà
abonné, n'attendez pas avant de la lire quand
vous la recevez ! A bientôt...
L'impact
environnemental de nos ordinateurs… en fond d'écran
!
Un outil innovant vient
de sortir aux Etats-Unis pour permettre aux acheteurs
des entreprises, des institutions publiques mais aussi
aux consommateurs d'intégrer les aspects environnementaux
dans leur choix d'ordinateurs, ordinateurs portables
et écrans. Tous les produits en vente sur le
marché ont donc été passés
au crible de l'EPEAT (Electronic Product Environmental
Assessment Tool) et notés en fonction d'un niveau
de performance standard défini. Les meilleurs
sont classés en trois catégories (bronze,
argent et or) et intégrés dans une base
de données accessibles en ligne. Tous les produits
sélectionnés sont donc censés contenir
moins de cadmium, plomb ou mercure que leurs homologues
classiques mais également consommer moins d'énergie,
être plus facilement recyclables ou valorisables
en fin de vie. La première liste rendue publique
en juillet dernier contient une soixantaine de produits
de marque comme CTL, Dell ou HP. Cette initiative, financée
par l'agence nationale de protection de l'environnement
(EPA), a mis 3 ans à voir le jour, avec un grand
nombre d'associations et d'experts impliqués.
Elle est aujourd'hui positivement accueillie non seulement
par les acheteurs mais également par les producteurs
qui y voient une opportunité de valoriser les
efforts fournis pour réduire l'impact environnemental
de leurs produits. Ces derniers ont d'ailleurs tout
à y gagner : le référencement EPEAT
est déjà intégré à
certain nombre de contrats publics et privés
(la NASA, Kaiser Permanente, la ville de San José
en Californie, le Département de la Défense,
etc) d'une valeur globale de près de 32 milliards
de dollars. Pour les experts, cette initiative est très
prometteuse car elle devrait insuffler une dynamique
vertueuse au sein de l'industrie en faisant jouer la
concurrence sur de nouveaux critères. Les perspectives
environnementales ne sont pas moins réjouissantes
puisqu' on estime que dans les 5 prochaines années,
les achats d'ordinateurs référencés
EPEAT conduiront à une réduction de quelques
8 000 tonnes de déchets toxiques et à
une économie d'énergie de 600 000 MWh
(de quoi alimenter 6 millions de foyers). Si l'hexagone
n'est pas encore doté d'un tel outil, rien n'empêche
les acheteurs français d'aller la consulter,
compte-tenu du caractère internationale des grandes
marques informatiques !
Et pour être complètement fixés,
pensez à croiser ces informations avec le classement
des principales marques d'ordinateurs et de téléphones
portables que vient de publier Greenpeace en fonction
de deux dimensions de leur performance environnementale
: l'élimination des substances toxiques et la
mise en place de systèmes de récupération/recyclage
des produits en fin de vie. En tête du classement,
des marques comme Nokia, Dell, HP ou Sony-Ericsson…loin
devant Apple (qui se trouve de manière surprenante
assez mal classé), Acer, Motorola ou Lenovo (le
fabricant chinois qui s'est hissé à la
3e place mondiale sur le marché est le dernier
du peloton).
Pour en savoir plus, consultez l'outil d'aide
au choix EPEAT : http://www.greenelectronicscouncil.org/epeat/index.htm
Et sur la campagne de Greenpeace sur les déchets
électroniques : http://www.greenpeace.org/international/campaigns/toxics/electronics
La Villette nous invite
à réduire le poids écologique des
objets
L’idée de l’exposition Changer
d’ère !, qui commence à la
Cité des sciences et de l'industrie de La Villette
le 17 octobre prochain (jusqu’en août 2007),
est partie du livre sur l’éco-design de
Thierry Kazazian, le fondateur de l’agence O2
disparu en début d’année : «Il
y aura l’âge des choses légères»
( Victoire Editions). L’exposition se veut pragmatique
: l’objectif étant de montrer aux visiteurs
pourquoi et comment réduire leur empreinte écologique,
tout en les initiant à l’éco-consommation,
l’éco-design et l’éco-conception.
Sponsorisée par l’ADEME, Eco-Emballages
et Gaz de France, l’exposition présente
des objets et des processus s'effaçant derrière
leur usage afin d'alléger leur impact environnemental
sur la planète.
Pour en savoir plus : www.cite-sciences.fr
La rentrée est plus verte… dans
les éco-écoles !
Dans le cadre d’un
programme international proposé par la Fondation
pour l’éducation à l’environnement
en Europe, le label Eco-Ecole est décerné
aux établissements du primaire et du secondaire
qui souhaitent intégrer les aspects environnementaux
au sein de la vie scolaire : collecte sélective
des déchets, réduction des consommations
d’eau ou d’énergie (grâce par
exemple aux ampoules basse consommation ou à
une meilleure isolation) , utilisation de produits d’entretien
écologiques, … Pour obtenir le label, l’administration,
le personnel, les enseignants et bien sûr les
élèves d’un établissement
doivent s’engager à travailler pendant
trois années sur quatre thèmes : l’eau,
l’énergie, les déchets et depuis
la rentrée 2006 l’alimentation, avec un
programme de travail organisé en sept étapes
(dont la création d’un comité de
pilotage, un diagnostic initial, l’élaboration
d’un plan d’action mais aussi un travail
pour intégrer l’environnement aux programmes
scolaires – toutes ces étapes sont détaillées
dans un manuel d’accompagnement téléchargeable
sur le site de l’initiative). Après ces
trois ans, le label Eco-Ecole est attribué et
l’établissement peut rejoindre le réseau
international des «eco-schools» (14 000
établissements dans 37 pays) et élargir
sa réflexion à de nouveaux thèmes
comme les transports, la solidarité, etc. Un
réseau au sein duquel ne dépareillerait
pas la petite école primaire de Meare Village,
dans la province anglaise du Somerset, qui a récemment
gagné le prix « éthique »
organisé par le quotidien anglais The Observer
avec le leader des détergents écologiques
Ecover : l’école a commencé par
organiser un « pédibus » pour lutter
contre le changement climatique (des parents accompagnent
à pied les enfants, avec des arrêts pré-programmés
à certains endroits pour récupérer
d’autres enfants, comme un bus classique) puis
a mis en place un jumelage avec une école au
Kenya (avec de nombreux projets sur l’eau, les
déchets ou le commerce équitable proposés
aux enfants), avant de s’intéresser à
la réduction des « kilomètres alimentaires
» en privilégiant la nourriture locale
à la cantine.
Sur le même sujet, signalons aussi l’initiative
du Comité 21, qui propose depuis fin 2005 un
programme d’expérimentation sur la démarche
Agenda 21 scolaires (un Agenda 21 désigne un
plan d’action pour le développement durable),
avec un appui méthodologique à une dizaine
d’établissements parmi lesquels le lycée
et collège Bergson à Paris, le lycée
Modeste Leroy à Evreux, le lycée Guy de
Maupassant de Fécamp ou encore l’école
primaire Quinet Rollin à Lille. Un guide méthodologique
devrait là encore bientôt être publié
sur le sujet, avec les premiers retours d’expérience.
Pour en savoir plus : www.eco-ecole.org
et www.eco-schools.org
(pour la campagne internationale)
www.mearevillageprimary.ik.org
La
section du site du Comité 21 dédiée
aux agendas 21 scolaires
AlterEco
lance sa gamme de produits d'hygiène-beauté
équitables
A la tête de sa marque de commerce équitable Alter Eco,
lancée en 2002, Tristan Lecomte mise sur la complémentarité
entre les petits producteurs des pays du Sud, « qui
sont pauvres mais ont une bonne image », et la grande
distribution, « qui est riche mais a une mauvaise image
». Un
pari gagnant : fin 2004, Alter Eco comptait une quarantaine
de produits alimentaires et un chiffre d'affaires de
5,4 millions d'euros (multiplié par 6 en deux ans !).
Pour ce jeune entrepreneur de 32 ans,
le marketing est le nerf de la guerre : il pense que
les producteurs des pays du Sud ont plus besoin d'aide
à la mise sur le marché que d'aide à la production.
"C'est au niveau du marketing, en aval, qu'est
la valeur ajoutée, car la matière première, même payée
91% plus cher que le cours mondial, ne représente que
7,2% de notre prix final ». Rien d'étonnant dans
ce contexte qu'avec son équipe de 28 personnes, il se
lance depuis début septembre sur un marché
où le marketing et l'image font toute la différence
: le soin et l'hygiène-beauté, toujours
avec le label Max Havelaar. Au total, quatorze produits
de soins (douches et laits pour le corps, savons liquides,soins
gommants, etc.) sont proposés, qui s'appuient
sur les richesses de la nature et les traditions cosmétiques
ancestrales des pays du Sud. Ces cosmétiques
ont été élaborés à
partir de 95 % d’ingrédients d’origine
naturelle, sans parfum de synthèse, sans colorant
chimique, testés sous contrôle dermatologique,
non testés sur les animaux et dans des emballages
non polluants et recyclables.
Karité du Burkina Fasso, quinoa de Bolivie, brisures
de riz de Thaïlande, guarana du Brésil,
thé vert et rouge du Sri Lanka, huile d'olive de Palestine,
miel de forêt, sucre roux des Philippines,... : les
ingrédients principaux sont achetés suivant les
engagements du Commerce Equitable bien entendu, auprès
de coopératives de producteurs avec lesquels l'entreprise
était déjà en contact.
Pour en savoir plus :
www.altereco.com
Cuisinés par Greenpeace, les Chicken
McNuggets s'engagent contre la déforestation
!
Au Brésil, l'élevage
des poulets est fortement mise en cause dans la disparition
de la forêt amazonienne, car la culture du soja
pour nourrir les élevages est considérée
comme l'une des premières cause de déforestation.
Des volailles qui se retrouvent ensuite en Europe dans
les linéaires des supermarchés ou aux
menus des grands chaînes de fast-food, en tête
desquelles Mc Donald's.
Avec la publication de son rapport "Eating up the
Amazon" dénonçant l'implication de
grandes entreprises internationales dans ces pratiques,
l'ONG environnementale Greenpeace a lancé en
avril dernier une campagne de sensibilisation du grand
public, notamment européen, appelant au boycott
les consommateurs des manchons de poulets et autres
"nuggets"… vendus par le géant
américain du fast-food, mais aussi par l'enseigne
Kentucky Fried Chicken (KFC). Après de nombreuses
lettres de protestation et autres emails envoyés
au siège européen de l'enseigne, la campagne
a rapidement porté ses fruits, puisque McDonald's
Europe a annoncé plusieurs engagements visant
à stopper le développement des cultures
de soja dans la forêt amazonienne et ainsi combattre
la déforestation. Le vice-président de
la branche européenne a notamment fait signer
à ses fournisseurs un moratoire de deux ans,
le temps de travailler avec les ONG locales et le gouvernement
brésilien pour trouver des solutions alternatives
qui permettent de s'approvisionner en soja sans contribuer
à la déforestation. Une "Mc Victory",
selon Greenpeace, qui déplore le fait KFC continue
pour sa part à refuser le dialogue sur sa responsabilité
et l'impact de son activité sur la forêt
amazonienne.
Pour en savoir plus :
Le rapport de Greenpeace "Eating up the amazon"
: http://www.greenpeace.org/international/press/reports/eating-up-the-amazon
Le communiqué de Greenpeace sur sa "McVictory"
: http://www.greenpeace.org/international/news/McVictory-200706
Un article (en anglais) paru dans The Guardian en avril
2006 sur les 7000 kms qui relient la déforestation
en Amazonie aux menus des fast-foods européens
: http://business.guardian.co.uk/story/0,,1748511,00.html
|