Numéro 24 - Juin/juillet
2006
Notre
revue mensuelle de l'information positive sur le web…
et ailleurs
Graines de Changement
lance la campagne "Campus Responsables" avec
le WWF et le Comité 21
Lancée mi-juin
à l'occasion d'un colloque organisé par
l'Unesco à Paris dans le cadre de la Décennie
de l'Education pour le Développement Durable
2005-2014, l'objectif de cette
campagne, initiée par Graines de Changement,
est d'inciter les établissements d'enseignement
supérieur (grandes écoles de commerce
et d'ingénieurs, universités, etc.) à
intégrer progressivement le développement
durable aux programmes d'enseignement et de recherche
mais aussi à l'ensemble des activités
administratives des établissements (services
généraux, gestion, architecture, relations
avec les entreprises, les riverains et les autres publics
externes, politiques des stages, etc.). Au coeur de
la campagne, une idée-clef : si comme le disait
Einstein aucun problème ne peut être résolu
sans changer l'état d'esprit qui l'a engendré,
alors l'éducation est un levier incontournable
pour enraciner les principes du développement
durable dans toutes les sphères de la société
- et en particulier dans les entreprises dont les universités
et grandes écoles forment les futurs dirigeants.
Et la France est en retard : alors que 70% des grandes
entreprises disent avoir entamé une démarche
de développement durable, que 70% des étudiants
veulent intégrer des critères éthiques
et que même les organismes d’accréditation
des « business schools » commencent à
s’intéresser aux aspects éthiques,
trop peu d'écoles et d'universités, si
elles proposent des formations (souvent optionnelles)
sur le sujet, se sont engagées dans une vraie
démarche de fond sur le développement
durable…
Pourtant le mouvement est amorcé depuis quelques
années. Au niveau international, un engagement
collectif pour le développement durable, la Déclaration
de Talloires, a même été signé
en 1990 par plus de 300 Directeurs d’Universités
et de Grandes Ecoles du monde entier ...au rang desquels
deux établissements français seulement,
alors même que le document a été
élaboré en France ! Par contraste, aux
Etats-Unis mais aussi en Angleterre, à Hong-Kong
ou en Australie, la plupart des universités,
y compris les plus prestigieuses comme Harvard ou Berkeley,
ont des programmes ambitieux et structurés d’économies
d’énergie ou de papier, de construction
écologique de leurs bâtiments, de restauration
saine et respectueuse de l’environnement, de reporting
social et environnemental, etc.
Les choses commencent tout de même à bouger
dans l'hexagone, notamment du fait des associations
étudiantes et de campagnes de terrain comme Solar
Generation (Greenpeace). C’est pour amplifier
et systématiser ce mouvement en France que la
campagne « Campus Responsables » a été
conçue, pour fédérer (autour d’une
charte d’engagement, d’un site web de ressources
et de différents outils concrets de mise en œuvre
ou d’échange de bonnes pratiques) des écoles-pilotes
comme HEC, l’ESCP-EAP, EuroMed Marseille, Bordeaux
Ecole de Management ou encore l'Université de
Technologie de Troyes... Une conférence de bilan
et de communication sur les avancées des établissements-membres
aura lieu à la fin de chaque année universitaire,
en juin, au moment de la Semaine du Développement
Durable.
Pour en savoir plus : www.campusresponsables.com
Jeff Skoll : un millionnaire
résolument optimiste… et superbement désintéressé
« Le cinéma est une voie merveilleuse
pour changer le monde ». Cette phrase d’un
producteur novice, arrivé à Hollywood
début 2004, pourrait paraître naïve.
Oui mais voilà : Jeff Skoll, 41 ans, est surtout
connu comme le co-fondateur du site de ventes aux enchères
eBay, géant du commerce électronique et
pionnier des communautés virtuelles qui l’a
rendu millionnaire lors de son entrée en bourse.
Et à la tête de Participant Productions,
dont il veut faire « une entreprise de média
responsable et indépendante, consacrée
à l’intérêt général
», Skoll a déjà produit des
films à succès comme North Country (sur
la violence domestique), Good Night and Good Luck (sur
la responsabilité des médias) ou Syriana
(sur les magouilles de l’industrie pétrolière).
Cette année, il a présenté au Festival
de Cannes Fast Food Nation (sur les effets négatifs
du fast-food pour la santé et l’environnement)
mais aussi An Inconvenient Truth (sur le changement
climatique, avec l'ex vice-président Al Gore
en "guest star"). Skoll ne s’arrête
pas là : il investit dans les énergies
renouvelables pour compenser les émissions de
CO2 liés aux tournages (voyages en avion ou en
camion, générateurs diesel utilisés
sur le tournage, consommation énergétique
des bureaux et studios, etc.) et invite le public à
s’impliquer dans des campagnes liées aux
sujets des films sur le site Internet participate.net.
Résolument philanthrope, cet ex-élève
ingénieur, également titulaire d’un
MBA à Stanford, a aussi créé en
1999 la fondation qui porte son nom et est dotée
d’un capital de 250 millions de dollars (en actions
eBay) pour récompenser des entrepreneurs sociaux.
Selon lui, ces entrepreneurs ne mesurent pas leur réussite
à l’aune des bénéfices gagnés
mais des vies et des sociétés qu’ils
transforment : gageons que son propre exemple n’a
pas fini d’inspirer des vocations…
Pour en savoir plus : www.participate.net,
www.skollfoundation.org
& www.socialedge.org
Compenser
ses émissions de CO2 : une autre manière
de diminuer sa contribution au changement climatique
Voici déjà plusieurs années, en
gros depuis que se profile la mise en place du système
européen d'échange de quotas d'émissions
(entré en vigueur pour les grands établissements
industriels en janvier 2005), que les entreprises non-soumises
aux quotas mais aussi les particuliers se voient proposer,
dans des pays comme l'Angleterre ou la Suisse, de compenser
les émissions de CO2 liées à leurs
activités (déplacements en voiture ou
avion surtout, chauffage, climatisation, activités
industrielles, etc.). Cette compensation se fait en
finançant des projets qui contribuent globalement
à réduire les émissions de gaz
à effet de serre ( développement des énergies
renouvelables dans les pays du sud, programmes de reforestation,…).
En France, les premiers acteurs à se tourner
vers cette opportunité ont été
l'association d'aide au développement GERES,
avec le lancement en 2005 du site co2solidaire.org,
suivi plus récemment d'une jeune pousse prénommée
Climat Mundi (voir climatmundi.fr).
Dans ces deux cas, le principe est le même : le
site Internet permet de calculer les émissions
de CO2 liés à un voyage en avion, par
exemple, mais également celles issues des consommations
annuelles de gaz, d'électricité ou de
fuel (pour climatmundi.fr). Ces mesures sont certes
des estimations qui se basent évidemment sur
des grandes moyennes (il faudrait, pour réaliser
des mesures exactes, connaître de trop nombreuses
variables comme le modèle du véhicule
utilisé ou le nombre de personnes sur un même
vol,…) et concrètement le coût de
compensation des quantités de CO2 émises
varie selon le site Internet et le mode de calcul -
de 69 à 78,86 euros pour les les émissions
de CO2 d'un Paris – San Francisco par exemple.
Mais ces évaluations ont une vocation pédagogique
: elles donnent une bonne idée de notre contribution
au changement climatique et de surcroît proposent
une solution pour la compenser en finançant certains
projets de réduction des émissions. Ainsi,
Climat Mundi propose de financer différents programmes
d'efficacité énergétique dans des
villages de Jamaïque, d'électrification
rurale éolienne en Inde ou de valorisation de
biogaz en Australie. De même, les revenus de l'offre
CO2 Solidaire bénéficient de leur côté
à certains programmes de développement
à long terme de GERES, parmi lesquels des projets
d'économie de bois de feu au Cambodge, de maîtrise
de l'énergie au Maroc, de développement
de l'énergie solaire ou de l'hydroélectricité
en Afghanistan et de promotion de l'énergie solaire
et développement rural en Inde (Himalaya).
Le marché émergent mais porteur de la
compensation de CO2 séduit un nombre croissant
d'entrepreneurs. En Suisse,
certains tour-opérateurs comme Destinations Santé
proposent ainsi directement à leurs clients,
depuis quelques années, de compenser les émissions
de leur voyage… en même temps qu'ils le
réservent ! Et en France, Yann Arthus Bertrand,
au sein de son association Good Planet, devrait bientôt
aussi lancer son offre de compensation de CO2, baptisée
"Action carbone"… Alors pour cet été,
n'hésitez plus : offrez vous des vacances neutres
en CO2 !
Pour en savoir plus :
www.co2solidaire.org,
www.climatmundi.fr & www.goodplanet.org
Devant la menace d'épuisement des stocks
de poissons, Greenpeace et certaines enseignes de distribution
se mobilisent
En 30 ans, la demande
mondiale en produits de la mer a plus que triplé
et dans l'hexagone, nous consommons actuellement 29
kilos de poissons, coquillages et crustacés par
personne et par an, dont 57% sont produits nationalement
et 58% sont achetés en supermarchés. Autant
dire que les produits de la mer n’échappent
pas à la consommation de masse. Mais l’industrialisation
de la pêche, qui en est à la fois la cause
et la conséquence, amène progressivement
certaines espèces de poissons au bord de l’extinction.
Ainsi, le cabillaud arrive en tête des espèces
consommées mais aussi des espèces menacées,
avec une baisse des quantités pêchées
de 70% depuis 30 ans. Il faut dire que si la durée
de vie d'un cabillaud peut atteindre 40 ans , 90% des
spécimens pêchés en mer du Nord
en 2003 avaient moins de deux ans, ce qui leur laisse
à peine le temps de se reproduire. Résultat
: si rien ne change, l’extinction de l’espèce
est prévisible à l’horizon 2020.
Le problème est que la disparition du cabillaud
n’est que le symptôme d’une situation
bien plus globale. Pour certaines espèces les
plus répandues comme le marlin, le thon et l’espadon,
les stocks mondiaux ont vraisemblablement diminué
de 90% au cours des cinquante dernières années.
Aujourd’hui, 52% des stocks de poissons sont à
la limite de leur capacité biologique de renouvellement
; 24% sont soit surexploités 16%), soit épuisés
(7%) ou en voie de reconstitution (1%)…
Pour mobiliser les consommateurs sur ce sujet qui nous
concerne au quotidien, Greenpeace vient de lancer une
très utile campagne "Et ta mer, t'y penses
?" accompagnée d'un guide pratique d'achat,
qui liste notamment les produits de la mer à
ne plus consommer le temps que leur survie soit assurée
: les crevettes roses, le flétan, le cabillaud,
le saumon de l'Atlantique, la sole, le bar, la raie,
etc.
Progressivement, les distributeurs s'engagent aussi.
Ainsi Auchan et Carrefour proposent, dans le cadre de
leurs filières "maison", quelques produits
de la mer (notamment du saumon d'élevage) produits
avec un cahier des charges plus strict sur le plan de
la qualité et de l'environnement. Carrefour s'était
déjà engagé fin 2005, à
commercialiser des filets de poisson pêchés
dans des conditions qui ne menacent pas la reproduction
de l'espèce, avec cinq filières repérables
par un logo sur les emballages. Auchan a également
annoncé en juin que l'enseigne s'imposait dorénavant
des tailles ou des poids minimaux de poissons supérieurs
à ceux requis par la réglementation européenne
sur six espèces de poissons plats. Elle a également
décidé d'arrêter de vendre certaines
espèces en fonction des périodes et des
modes de pêche, et s'engage à encourager
la vente d'espèces issues de pratiques plus durables,
à privilégier les darnes ou les pavés
sur certains poissons comme le cabillaud (car les morceaux
viennent nécessairement de poissons plus gros
que les filets) et à orienter l'élevage
vers des espèces à moindre empreinte écologique,
en plaçant notamment beaucoup d'espoirs dans
le Tilapia, un poisson d'eau douce herbivore, à
moindre empreinte écologique. Des actions qui
supposent aussi l'information et l'engagement des consommateurs,
d'où l'utilité de la campagne de Greenpeace
!
Pour télécharger le guide de Greenpeace
:
www.greenpeace.org/raw/content/france/press/reports/et-ta-mer-t-y-penses.pdf
Pour en savoir plus sur l'engagement d'Auchan : www.auchan.com
et sur celui de Carrefour : www.carrefour.com/carrefour_rdd_2005_fra
OZOcar
ballade les New-Yorkais … en voitures écologiques
Si vous êtes de passage à New-York, laissez
tomber pour une fois les si pittoresques taxis jaunes
ou limousines noires : appelez plutôt le service
de transport « éco-luxueux » du 21ième
siècle, OZOcar, qui propose de vous conduire
tout autour de la ville sans la polluer davantage…
grâce à sa flotte de véhicules hybrides
de marques Toyota (Prius et Highlander) ou Lexus, avec
chauffeur, équipés par ailleurs (excusez
du peu) à l’arrière de l’Internet
sans fil, d’un ordinateur portable IBook d’Apple
et d’un service de radio satellite Sirius proposant
plus de 150 stations différentes. Les passagers
se voient aussi offrir un pack de petites choses à
manger… 100% naturelles et biologiques, évidemment.
OZOcar a été créée par deux
entrepreneurs partageant une passion pour le design
et une volonté d’agir pour l’environnement
: Jordan Harris, co-fondateur du label Virgin aux USA,
était déjà à l’origine
de la campagne «Green Car to the Red Carpet"
qui a convaincu des stars comme Harrison Ford et Cameron
Diaz de troquer leurs longues limousines pour des véhicules
hybrides, tandis que Roo Rogers, réalisateur,
est aussi le fils du célèbre architecte
Richard Rogers. Les deux fondateurs d’OZOcar travaillent
déjà sur le développement de leurs
services dans d’autres villes américaines
et, à terme, à l’étranger…
Pour en savoir plus : www.ozocar.com
Les produits solaires innovants… ont
le vent en poupe !
Le
lien entre l'augmentation des émissions de CO2
et celle de la température de la planète
est aujourd'hui irréfutable et les conséquences
prédites de ce réchauffement ne sont pas
rassurantes : tempêtes, inondations, recul des
glaciers, élévation du niveau de la mer,
sécheresse, etc. Les scientifiques sont de plus
en plus inquiets et les médias se chargent de
nous faire passer le message, à l'exemple du
magazine britannique Time qui titrait à la une,
au mois d'avril dernier, "Be Worried, Be Very Worried
!" (inquiétez-vous, inquiétez-vous
vraiment)… Pour sortir de cette impasse, pas d'autre
alternative que de réduire de manière
significative nos émissions de CO2 et pour cela
notre consommation d'énergie fossile. Mais comment
faire ? La modification de nos modes de vie est bien
entendu une voie (réduire notre consommation
d'énergie, réduire notre recours aux transports
polluants directs - pour nous-même- et indirects
- pour notre alimentation par exemple-, etc.), tout
comme la compensation des émissions de CO2 (voir
plus haut), mais les innovations technologiques représentent
une autre piste prometteuse, en particulier avec le
développement des énergies renouvelables
et la mise sur le marché de produits pouvant
fonctionner grâce aux énergies alternatives.
On voit donc depuis quelques années apparaître
dans les rayons des produits qui fonctionnent non plus
à l'énergie électrique mais à
l'énergie cinétique (voir par exemple
les radios et lampes Freeplay, qui se rechargent à
l'aide d'une manivelle) ou à l'énergie
solaire : lampadaire, batterie, montres, radio, réveil,
lampe torche ….
Parmi les nouveautés à signaler, un four
solaire est aujourd'hui commercialisé par iD
Cook, une toute jeune entreprise spécialisée
dans les solutions solaires innovantes. Le four solaire,
particulièrement adapté pour une utilisation
extérieure à la plage, au camping ou en
randonnée, est une formidable alternative au
barbecue, camping-gaz, etc. Constitué d'une parabole
qui concentre les rayons du soleil sur le récipient
à chauffer, il est léger (6kg), puissant
(il peut atteindre une température de 250°c),
simple à assembler ou à ranger. Au final,
ce four, qui permet de préparer un repas pour
6 personnes, est aussi
performant que les fours traditionnels avec des temps
de cuisson équivalents (compter 1 heure pour
la cuisson d'un poulet) et il fonctionne avec un ensoleillement
équivalent à 20 minutes par heure, même
en hiver ! A noter aussi, dans les produits innovants
proposés par iD Cook : un
briquet solaire ludique et pratique (la cigarette est
allumée en 3 secondes !) qui devrait faire un
tabac cet été…
Pour en savoir plus sur le four et le briquet
solaires : www.idcook.com
D'autres
produits sont également disponibles sur le site
de la Boutique Solaire : www.boutiquesolaire.com
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