NewsletterCitations inspirantes


Numéro 9- Octobre 2004
Notre revue mensuelle de l'information positive sur le web… et ailleurs

"Un métier pour la planète … et surtout pour moi !" : le premier guide des carrières du développement durable est publié par Graines de Changement
Le développement durable est en plein essor et crée de nouvelles opportunités de carrières. Concilier ses convictions et ses valeurs avec ses ambitions professionnelles n'est plus un idéal lointain mais une réalité accessible à ceux qui le souhaitent vraiment ! Et ils sont de plus en plus nombreux : 70% des étudiants et des personnes déjà en poste affirment que l'engagement éthique de l'entreprise est un critère décisif de leur recherche d'emploi présente ou à venir.
La bonne nouvelle est que le développement durable est un domaine qui aura de plus en plus besoin de compétences et d’énergie ; même si les places sont encore rares aujourd'hui, tout reste à faire pour améliorer les impacts de nos modes de vie et de tous les secteurs d'activités …mais par où commencer ? Quels sont les métiers du développement durable ? Comment y accéder? Faut-il faire une formation spécifique et si oui, laquelle ? Comment repérer les organisations les plus engagées et susceptibles de créer des postes dans ce domaine? C'est à toutes ces questions, et à d'autres, que le guide tente de répondre. Il vise à accompagner les étudiants, et les personnes qui changent d'orientation professionnelle, dans leur recherche d'un emploi qui contribue à changer le monde : conseils pratiques, plan d’action, liste des formations proposées sur le sujet, sélection de sites Internet et d’autres sources d’information inspirantes, pistes concrètes pour nourrir son réseau, acquérir une expérience formatrice, orienter sa recherche d’emploi et envoyer des candidatures…Le tout, mis en relief par des portraits de professionnels du développement durable (chargé de mission dans les ONG, entrepreneurs sociaux, architectes, responsables de développement durable, etc) qui parlent de leur métier, de leur parcours, plus ou moins atypiques, et de leurs motivations. Enfin, il est toujours important, de temps en temps, de refaire le plein d'énergie, de nourrir ses idéaux et comme ce guide se veut surtout être une source de motivation, de nombreuses personnalités du développement durable comme François Lemarchand, Anita Roddick, Yann Arthus Bertrand ou Philippe Gloagen … y transmettent des messages d'encouragement. D’ores et déjà sélectionné par la FNAC parmi les ouvrages «indispensables" de la rentrée, le livre est paru le 23 octobre chez Village Mondial dans la collection Graines de Changement.
Pour en savoir plus : télécharger le document de présentation du livre
A voir : la section complète de notre site dédiée aux métiers du développement durable, mise à jour régulièrement, avec des extraits du livre, les versions longues des portraits, des interviews et ressources complémentaires…

L'écologie, facteur de paix : Wangari Maathai reçoit le Prix Nobel
La presse en a beaucoup parlé : il est vrai que c'est la première fois qu'une femme d'Afrique, de surcroît écologiste, reçoit le prix Nobel de la Paix. Une nouvelle d'autant plus détonante que le favori était le directeur de l'agence internationale de l'énergie atomique…. Mais ce n'est pas la première fois que Wangari Maathai s’impose là où on ne l’attendait pas. Biologiste et première femme d'Afrique orientale titulaire d'un doctorat, Maathai a très tôt fait entendre sa voix dans un pays où les femmes ont rarement leur mot à dire. A 24 ans, elle s'engage dans la cause féminine, en créant le Conseil National des Femmes du Kenya qui fédère toutes les organisations gérées par des femmes. De là, elle commence à sensibiliser ses auditrices aux problèmes de déforestation, et treize années plus tard, elle fonde le Greenbelt Movement afin d'encourager la plantation d'arbres par les communautés. La destruction des forêts a en effet des conséquences sociales et environnementales graves. Le bois est la première source d'énergie pour 90% des foyers et les arbres sont une denrée précieuse qui permet de répondre aux besoins de bases : nourriture, construction, beauté, biodiversité, protection des terres contre l'érosion, etc. La « ceinture verte » est un projet environnemental exemplaire et de grande ampleur : principalement porté par les femmes, il compte aujourd'hui plus de 5 000 serres au Kenya et a permis la plantation de plus de 20 millions d'arbres. Maathai est devenue une figure emblématique de l'éco-féminisme, reconnue internationalement, mais reste avant tout une femme de terrain. Elle n'hésite jamais à se dresser face au régime autoritaire du président Moi comme en 1980 contre la construction d'un gratte-ciel dans le parc de Uhuru, ou plus récemment contre la vente de la forêt de Karura à un leader politique de l'époque pour usage privé. Des affrontements parfois violents qui ont valu à Maathai et ses supporters des injures physiques et des séjours en prison – Amnesty International et le Sierra Club l’ont intégrée à leur liste de militants écologistes à protéger partout dans le monde - mais rien ne pourra leur faire baisser les bras. Maathai se bat sur tous les fronts : en 1997 elle se présente aux élections présidentielles au Kenya, en 2000 on la retrouve co-présidente de la campagne Jubilée 2000 pour l'annulation de la dette en Afrique et plus récemment, en 2002, elle est élue au Parlement et nommée secrétaire d'Etat à l'Environnement, à la protection des ressources naturelles et de la vie sauvage. Une femme que rien ne semble pouvoir détourner de son chemin : "je fais ceci pour tous ceux qui sont attachés à la liberté et à la justice, car sans ces idéaux nous ne pourrons pas sauver la planète".
Pour en savoir plus : www.greenbeltmovement.org

Farmers Diner croise la fourche et la fourchette
Tout a commencé au tout début du 21ième siècle avec une idée à la fois simple et complexe : Tod Murphy, un entrepreneur-agriculteur vivant dans le Vermont, aux Etats-Unis, voulait trouver le chemin le plus court du champ à l’assiette. Pas facile dans nos sociétés occidentales où un repas moyen a parcouru plusieurs milliers de kilomètres avant de se retrouver sur notre table (3000 kilomètres en moyenne pour un repas anglais) : haricots verts du Kenya, agneau de Nouvelle-Zélande, bar du Chili, mangues du Burkina mûries dans les cales d’un cargo, cèpes ou girolles d’Europe de l’Est, crevettes de Norvège emballées au Maroc puis à nouveau transportées sur leur lieu de consommation, etc. Une aberration écologique autant qu’économique, où le souci de la fraîcheur des produits et d’une juste rémunération des producteurs passe au second plan. D’où l’idée de Farmers Diner : un restaurant où les repas savoureux sont à 60 ou 80% préparés avec des ingrédients frais fournis par des producteurs locaux travaillant dans un rayon de 50 kilomètres alentour, le reste provenant de l’agriculture biologique ou de coopératives utilisant des modes de culture plus écologiques. En d’autres termes : une version « verte » du traditionnel « diner » américain, où des photos d’agriculteurs remplacent celles de Marilyn Monroe ou d’Elvis ! D’après les calculs de l’entreprise, chaque million de dollars de chiffre d’affaires annuel permet d’économiser 10 tonnes d’émissions de CO2 mais aussi de faire vivre au moins 15 petites exploitations agricoles et d’y créer 13 emplois nouveaux… sans compter le fait que l’argent ainsi injecté dans la communauté locale y circule encore, créant indirectement d’autres emplois. Un impact positif à la hauteur de la mission affichée par Farmers Diner : « revitaliser l’économie agricole locale ». Encensé par le New York Times, le premier Farmers Diner ouvert à Barre, dans le Vermont, connaît un succès tel que Tod Murphy envisage désormais d’en ouvrir assez vite un second… puis d’autres partout dans le pays !
Pour en savoir plus : www.farmersdiner.com

Knowledge is Power (KIP) : une marque de vêtements indienne veut abolir la discrimination à l’encontre des « intouchables »
240 millions de personnes : c’est le nombre de « Dalits » en Inde. Ce mot, qui signifie littéralement "les oppressés", désigne ceux que l’on appelle aussi les Intouchables, ou "hors-castes". Considérés comme impurs, ils sont victimes des pires traitements et de pressions physiques, morales et psychologiques : la culture indienne des castes recommande de les éviter « pour ne pas être pollué par leur toucher, leur présence ou même leur ombre ». En Inde trois femmes Dalites sont violées chaque jour et deux personnes ayant eu la malchance de naître "hors-caste" sont tuées quotidiennement au nom de principes vieux de plusieurs millénaires, « que les lobbies hindous en place entendent bien préserver ». Aujourd'hui des organisations indiennes luttent pour la libération des Dalits, et le Dr. Ambedkar est à l'initiative de ces mouvements : rédacteur de la constitution indienne, ministre dans le premier gouvernement de l'Inde Libre et premier Intouchable à être reconnu, il est encore aujourd’hui le seul à faire l'unanimité au sein de la communauté Dalite. Il est aussi à l’origine d’une nouvelle marque qui vient d’être lancée en France : le but du Projet KIP (Knowledge Is Power) est d'unir tous ces mouvements autour d'un visuel fort et d’un slogan (« Abolish your slavery yourselves ») pour la reconnaissance des droits des Dalits. Manufacturés par des femmes dalites à Madurai (dans le Tamil Nadu) au sein de la Doctor Ambedkar Cultural Academy (DACA), premier institut d'émancipation politique et culturel pour les Dalits, créé par un disciple d'Ambedkar, cette ligne de vêtements sportswear pour hommes se veut « instigatrice de la révolte en Europe et créatrice d'emplois valorisants en Inde pour des Intouchables ». Un vêtement qui veut faire changer les choses et qui engage celui qui le porte.
Pour en savoir plus : www.kipbydalits.com
KIP est distribué au Shop, 3 rue d’Argout, 75002 Paris

Les lauréats 2005 des prix Rolex pour l'esprit d'entreprise
Le 29 septembre dernier s’est tenue, pour la première fois à Paris, la remise des prix des Rolex Awards, décernés tous les deux ans afin d'encourager l'esprit d'innovation et d'entreprise dans le monde. Créés en 1976 par André Heiniger, fondateur du groupe, les Prix Rolex ont pour objectif de récompenser des hommes et des femmes visionnaires, porteurs d'un projet innovant, pour leur permettre de le concrétiser et/ou de le développer. Les prix sont remis dans cinq catégories : science et médicaments, technologie et innovation, exploration et découvertes, environnement et héritage culturel. Selon Rolex, les lauréats ont en commun « un engagement et une volonté exceptionnels qui les ont conduit à dévouer une partie de leur vie à un projet original qui contribuera à changer le monde » mais aussi une capacité avérée « à transformer leur vision en une initiative concrète et réalisable, qui aura un impact un positif dans leur communauté ». Les organisateurs du Prix Rolex reçoivent entre 1 500 et 2 500 candidatures… mais seules 10 personnes sont retenues (5 lauréats et 5 lauréats associés). Le jury, présidé par Patrick Heiniger (actuel président de Rolex), est composé de personnalités ou spécialistes reconnus mondialement dans des domaines très variés, comme cette année le professeur Yves Coppens (paléoanthropologue et préhistorien, professeur au Musée National d'Histoire Naturelle et au Collège de France) ou Kathryn Fuller (avocate et présidente du WWF aux USA).
Les lauréats 2004 sont Lonnie Dupre (un Américain qui se prépare pour la première traversée estivale de l'océan Arctique, en kayak et à ski, pour sensibiliser le public au réchauffement climatique), Claudia Feh (une Suisse qui se bat pour réintroduire de chevaux Przewalski dans leur habitat d'origine en Mongolie), David Lodkipanidze (un Géorgien dont le projet consiste à étudier et protéger le plus ancien site archéologique d'activité humaine connu hors d’Afrique), Teresa Manera (une Argentine qui cherche à préserver des traces d'animaux préhistoriques sur un site paléontologique exceptionnel) et Kikuo Morimoto (un Japonais qui cherche à revitaliser l'économie de régions rurales du Cambodge en relançant l'artisanat traditionnel de la soie). Particulièrement innovant, le projet de ce dernier est de créer un "village de la soie" pour relancer la production de ce textile et retrouver les techniques de broderies traditionnelles en créant un modèle économique qui redonne vie aux régions rurales les plus pauvres du pays. Morimoto a commencé à faire de son rêve une réalité puisqu'il a déjà embauché 300 Cambodgiens, dont beaucoup de jeunes femmes sans ressources, pour tisser et teindre la soie. La dimension écologique n’est pas oubliée : le projet comprend également le reboisement d'une région rurale dévastée, permettant la production autonome de soies 100% naturelles.
Pour en savoir plus :
Sur les prix Rolex : www.rolexawards
Sur le projet de K. Morimoto : www.esprit-libre.org/iktt




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