Numéro
31 - Mars 2007
Notre
revue mensuelle de l'information positive sur le web…
et ailleurs
Textile
: la maille bio-éthique étend son réseau
sur la planète…
Les grandes marques de textile se lancent enfin dans
le sillage de leurs concurrentes alternatives et innovantes.
Ainsi Levi Strauss & Co., inventeur du blue jeans
en 1873, a-t-il lancé en fin d’année
une nouvelle marque baptisée Levi’s Eco
: des pantalons et une veste de toile denim en coton
100% biologique, version écolo-chic des modèles
les plus populaires (Levi’s 506 pour les hommes
et 570 pour les femmes) et pas exactement bon marché,
signés Levi’s Eco et marqués d’une
petit "e" brodé sur une poche ou
en bas de la jambe droite. A mettre également
au crédit de la marque mythique : l’utilisation
de boutons, rivets et fermetures éclair à
base de matière première recyclée,
le recours à des teintures naturelles indigo
pour certains produits, et des emballages en toile ou
papier recyclés teints à l’encre
de soja… Dans le même esprit mais logiquement
plus accessible, l’enseigne H&M, qui affichait
déjà l’éco-label européen
sur certaines pièces de layette, propose désormais
une collection de jeans, tee-shirts, sous-vêtements,
chemisiers, robes et vêtements pour femmes enceintes
en coton biologiques.
Pendant ce temps, naturellement, les marques pionnières
continuent à avancer : Patagonia, la société
californienne de vêtements outdoor qui fut la
première société de l'industrie
à se convertir au coton 100% biologique (et dont
le patron-fondateur Yvon Chouinard vient de faire la
"une" du très sérieux magazine
économique Fortune), vient ainsi d’annoncer
l'expansion de son programme de recyclage des vêtements.
Ce programme révolutionnaire a commencé
en Europe à l'automne 2006 avec le recyclage
des sous-vêtements usagés Capilene en polyester
: désormais, Patagonia recyclera aussi toutes
ses polaires, ainsi que celles en Polartec de ses concurrents
(!) et ses t-shirts en coton, pourvu que les clients
retournent leurs vêtements usés (au point
qu'ils ne peuvent plus être ni portés ni
donnés), par courrier chez Patagonia Europe,
dans les magasins Patagonia ou auprès de l'un
des revendeurs partenaires (68 à ce jour en Europe).
Au total, plus de 50 produits de la gamme printemps/été
2007 (soit 26% du total des références
textile) ont ainsi été conçus pour
être recyclables. "De la même manière
qu'aujourd'hui le verre, les canettes aluminium et le
papier sont triés et recyclés, nous souhaitons
instaurer le fait que les vêtements soient aussi
une ressource recyclable. Plus nous bouclerons la boucle,
plus nous réduirons notre impact environnemental",
explique ainsi Casey Sheahan, présidente de Patagonia.
Pour en savoir plus, consultez les sites internet
de Levi's,
de H&
M (en Français) et de Patagonia.
Les Amis de la Terre publient le premier guide
pour aider les consom'acteurs à bien choisir
leur banque
Même si
l’on commence à voir apparaître des
produits bancaires "verts" (fonds éthiques
ou prêts à taux préférentiel
pour inciter les investissements écologiques…)
et si toutes les grandes banques publient désormais
leur rapport de développement durable, il leur
reste encore de gros efforts de transparence à
faire en ce qui concerne les impacts indirects sur l’environnement
de leur politique de financement et d’investissement.
C’est en tout cas la conclusion du rapport "Banques françaises, banques fossiles"
que vient de publier l’ONG écologiste Les
Amis de la Terre, et qui analyse plus spécifiquement
les politiques climatiques et énergétiques
des banques françaises. Effet direct de cette
opacité : les consommateurs qui souhaitent choisir
leur banque sur des critères "verts"
(en plus des critères classiques liés
à la qualité de service ou à la
rémunération de leurs placements) devaient
jusqu’à présent être dotés
d'une certaine dose de motivation pour trouver les informations
qu'ils recherchent.
Mais les Amis de la Terre ont décidé de
leur faciliter le travail avec une déclinaison
grand public du travail d’évaluation des
banques, publiée en partenariat avec l'association
de défense des consommateurs CLCV. Ce guide pratique
intitulé "Environnement : comment choisir
ma banque ?" entend être "un outil
concret pour vous guider dans le choix de votre banque
et vous assurer que votre banque et votre argent contribuent
à construire un monde durable et équitable,
et non à détruire la planète et
aggraver les inégalités".
L'objectif est d'aider les consommateurs à y
voir plus clair et de leur donner des clés pour
agir, avec des explications sur les impacts des activités
de financement des banques et surtout un classement
des principales banques françaises. Pour cela,
l'ONG a en effet procédé à une
analyse détaillée de 10 banques pour aboutir
à une notation globale portant sur 5 aspects
: la politique globale de protection de l’environnement,
la réduction des impacts indirects (dans le financement
de secteurs risqués comme les énergies
fossiles, la chimie, etc), l'offre de produits attractifs
de financement des solutions environnementales pour
les entreprises et collectivités, l'offre de
tels produits pour les particuliers, et enfin les impacts
environnementaux directs de la banque (gestion des bâtiments
notamment). Les résultats du classement sont
édifiants : les deux seules banques à
obtenir une note supérieure à la moyenne
sont des institutions alternatives, la NEF (institution
de finance solidaire) et Crédit Coopératif
(banque au positionnement social). A l'exception de
la Banque Populaire dont la note s'approche de la moyenne,
les autres banques (Caisses d’Epargne, Crédit
Agricole-LCL, HSBC, BNP-Paribas, Société
Générale, Crédit Mutuel-CIC) ont
des résultats nettement insuffisants.
Pour en savoir plus, téléchargez
directement le
rapport "Banques françaises, banques fossiles" (ou sa synthèse) et le guide
pratique "Environnement : comment choisir ma banque
?" à destination du grand public, publié
en partenariat avec la CLCV
EKWO,
ELLE, Fast Company,… : la presse magazine prend
le développement durable à bras le corps
En amont de la semaine du développement durable,
qui aura lieu cette année (élections présidentielles
obligent) début avril et non début juin,
plusieurs magazines consacrent avec bonheur leur couverture,
et tout ou partie de leur contenu, au développement
durable : entre conseils pratiques pour mieux respecter
la planète au quotidien et initiatives positives
traçant le chemin d’un avenir meilleur,
le sujet n’est plus, fort heureusement, traité
avec des grandes théories mais avec des histoires,
des expériences, des enquêtes, des idées
pratiques pour tous les jours, des conseils de consommation,
des produits inspirés et inspirants, etc.
Notre sélection dans la moisson de ces dernières
semaines (qui devrait redoubler lors de la semaine consacrée
à ce sujet) s’est portée sur les
"50 gestes simples pour sauver la planète"
de ELLE (n° 1648 du 12 mars, avec un dossier solide
et une curieuse couverture montrant une jeune femme
très dénudée !), sur le numéro
de mars du magazine économique et tonique américain
Fast Company (avec Arnold Schwartzenegger en couverture
et une sélection de 50 idées profitables
qui contribuent à sauver la planète),
et enfin sur le premier hors-série du trimestriel
français EKWO : un guide "collector"
de 164 pages sur le "meilleur du développement
durable", avec plus d'une centaine d’initiatives
inspirantes, de solutions à développer,
d’expériences réussies qui n’attendent
que d’être reproduites, de bonnes pratiques
prêtes à être adoptées, ou
encore de produits et technologies à découvrir.
Tout cela, sur des thèmes aussi variés
que la construction, les transports, les jardins, la
maison individuelle, la mode, la consommation, le design,
le bien-être…ou encore l’art, le tout
avec une mise en page très réussie, ce
qui augmente encore le plaisir de la lecture !
Pour en savoir plus :
- Lisez-en ligne le
dossier de Fast Company
- Achetez le hors-série d’EKWO (6,50 euros)
: en kiosques (EKWO est disponible dans un tiers environ
des kiosques de France – vous pouvez appeler le
01 44 69 82 82 pour obtenir l'adresse du kiosque le
plus près de chez vous) ou par correspondance
directement auprès d’EKWO au 01 42 09 27
45. www.ekwo.org
ATTENTION
: Graines de changement a proposé en mars 2007
aux abonnés à sa newsletter de gagner
20 exemplaires du hors-série d'EKWO "Le
best-of du développement durable". Face
au succès de ces initiatives, nous allons tenter
de réitérer le principe d'un jeu tous
les mois ! Pour être informé du jeu le
mois prochain, pensez à nous
faire un mail pour vous abonner à la newsletter
si ce n'est pas encore fait, et si vous êtes déjà
abonné, n'attendez pas avant de la lire quand
vous la recevez ! A bientôt...
Eco-lonie, des vacances écologiques
pour les 8-12 ans
Si vous faites partie
des 57% de parents pour qui le respect de l'environnement
est une des valeurs fondamentales à transmettre
aux enfants, pourquoi ne pas profiter des prochaines
vacances pour leur proposer une colonie "verte"
? C'est ce que développe depuis l'année
dernière l'association Sous la Lune, spécialisée
dans les voyages écologiques pour les enfants.
A travers ces voyages, Sous La Lune cherche à
plonger les enfants dans une nature préservée,
loin des circuits touristiques, à leur faire
rencontrer des scientifiques spécialisés
dans des domaines variés comme l'eau, l'alimentation,
les énergies fossiles, les habitats écologiques,
le climat, mais aussi des artistes (conteurs, peintres,
musiciens, sculpteurs, photographes, vidéastes,
land art……). Tout au long de leur séjour,
les enfants sont également invités à
monter un projet issu de ces découvertes. Le
prochain décollage se fera pour le Maroc à
Imouzzer. Au cours de ce séjour, les enfants
rencontreront une classe marocaine avec laquelle ils
construiront un four solaire, laissé au village
pour être utilisé les jours de marché.
Le reste du temps : balades à dos d’âne,
visite du parc de Massa, ateliers de teintures végétales
ou de fabrication de l’huile d’argan, etc.
En juillet, les enfants séjourneront dans une
maison écologique transformée en centre
pédagogique près d’Aix-en-Provence,
en août ils iront voir ce qui reste des glaciers
du Mont-Blanc, accompagnés d’un glaciologue
et d’un météorologue ; ceux qui
auront choisi de partir en octobre s’immergeront
dans la forêt alsacienne pour découvrir
les métiers du bois … Autant de laboratoires
d'expériences qui peuvent contribuer à
donner à nos enfants les moyens d’inventer
et de faire vivre des solutions d'avenir.
Pour en savoir plus : http://souslalune.org
Quand
le rock se met au vert …
Ces dernières années, on avait déjà
vu quelques rares artistes comme Pink Floyd ou événements
musicaux importants comme le Festival de l’Ile
de Wight s’engager dans la neutralité climatique…
Mais en 2005, le surfeur et chanteur d’origine
hawaïenne Jack Johnson, ami de Ben Harper, a monté
le son avec une première tournée d'été
écologique aux Etats-Unis et au Canada. Pour
l'occasion rien n'avait été laissé
au hasard : adhésion au club "1% pour la
planète" rassemblant des entreprises qui
reversent 1% de leur chiffre d'affaires à des
associations environnementales, utilisation exclusive
de bus et camions fonctionnant au biodiesel, vente de
t-shirts en coton bio, posters et emballages de CD faits
à 100% à partir de matière recyclée,
recyclage de l'ensemble des emballages alimentaires
et donation de la nourriture non utilisée à
des associations d'aide aux sans-abris, sensibilisation
des fans aux enjeux environnementaux, compensation des
305 tonnes de CO2 émises pendant la tournée,
ventes de snacking bio, … Depuis, le nombre de
rock stars cherchant à réduire l'impact
environnemental de leurs concerts ne cesse de progresser.
"Effet de mode" diront certains, "moyen
de se racheter une image verte" diront d'autres,
ou encore "prise de conscience de la responsabilité
qui accompagne leur pouvoir d'influence", ….
quoi qu'il en soit, pour Alanis Morrissette comme pour
Sheryl Crow ou encore les Red Hot Chili Peppers, il
ne semble plus question de faire un concert sans, au
minimum, compenser ses émissions de CO2. Et comme
la demande crée l'offre, deux organisations proposent
désormais d'accompagner les rock stars dans leur
nouvel élan écologiste. La première
est Reverb, une association créée en 2004
par Lauren et Guster Sullivan, afin de contribuer à
faire naître la prise de conscience écologiste
en surfant sur le pouvoir d'influence des artistes sur
leurs fans. En aidant les musiciens et chanteurs à
réduire l'empreinte écologique de leurs
représentations et tournées, et en communiquant
sur leurs actions, Reverb cherche ainsi à éduquer,
sensibiliser et mobiliser le grand public autour de
ces enjeux. Ainsi, en parallèle des conseils
promulgués aux artistes, à l'occasion
des concerts, Reverb propose d'organiser, en partenariat
avec des associations locales, ce qu'ils appellent un
"éco-village" - un lieu réservé
à la diffusion d'information sur les sujets environnementaux.
L'autre organisation est MusicMatters, un cabinet de
conseil en marketing situé à Minneapolis
qui s'est spécialisée pour accompagner
ses clients (comme Dave Matthews Band ou… Jack
Johnson, précisément) dans l'organisation
de tournées écologiques.
Pour en savoir plus : www.reverbrock.org,
www.musicmatters.net
Farmaverde : une pharmacie végétale
communautaire en Colombie
Cela fait maintenant
cinq ans que Yann-Olivier Hay travaille avec les hommes
et les femmes de la communauté d'Usme, en Colombie,
sur un projet visant à améliorer la santé
et la situation économique des populations les
plus démunies de Bogota grâce à
la fabrication et à la commercialisation de phytomédicaments
de qualité et à faible coût. Née
de la rencontre entre cet ethnoparmacologue (missionné
et soutenu par l’association Médecins aux
Pieds Nus) et un groupe de paysans Colombiens porteurs
des savoir-faire traditionnels de l'usage des plantes
médicinales, la coopérative Farmaverde
est un projet communautaire qui emplois aujourd'hui
11 personnes, cultive près de 70 espèces
végétales sur une exploitation située
à près de 2800 m d'altitude, et a formé
près de 1 400 personnes sur la culture et/ou
l'usage des plantes. L'objectif de Yann-Olivier Hay
pour Farmaverde est d'atteindre l'indépendance
économique d'ici fin 2007 pour proposer à
la fois une alternative de développement économique
tout en diminuant les coûts de santé des
populations intéressées, et une alternative
thérapeutique valorisant les savoirs traditionnels
et la promotion des modes d'agriculture écologiques.
Pour en savoir plus : http://perso.orange.fr/co-evolution/Farmaverde.pdf
et http://perso.orange.fr/co-evolution/yann_olivier01.htm
|