Numéro 16 - Juin 2005
Notre
revue mensuelle de l'information positive sur le web…
et ailleurs
WANTED ! L'Entrepreneur
Social de l'Année
La Fondation Schwab s'associe cette année au
magazine Enjeux les Echos pour partir, en France, à
la recherche des entrepreneurs sociaux de l’année
2005. Cette initiative originale est en ligne avec la
mission de la Fondation Schwab, une fondation genevoise
créée en 1998 par Klaus Schwab (président-fondateur
du Forum Economique Mondial qui a lieu chaque année
à Davos) et sa femme, afin d’encourager
et de récompenser ceux se consacrent à
la construction d'un monde meilleur. En effet, pour
Klaus Schwab, "le progrès social ne
dépend pas seulement d'un niveau de coopération
et de mobilisation des grands décideurs de ce
monde, mais nécessite également la multiplication
d'initiatives locales menées pour le bien des
communautés". Au sein du comité
de direction de sa fondation, on retrouve ainsi des
personnalités de tous horizons comme Paulo Coelho,
Quincy Jones ou Muhammad Yunus.
C'est la première année que la Fondation
Schwab s'associe aux médias nationaux de différents
pays (Argentine, Cameroun Chili, Colombie, République
Tchèque, Egypte, France, Allemagne, Inde, Italie,
Jordanie, Mexique, Maroc, Niger, Afrique du Sud, Espagne,
Suisse, Ukraine, Etats-Unis, Bolivie, Brésil,
Israël, Pologne et Angleterre) afin de rechercher
les entrepreneurs sociaux de l'année. Les candidatures
seront reçues jusqu'au 15 juillet 2005 et les
résultats publiés dans le courant du mois
d'août. Les critères de sélection
sont les suivants : l'esprit d'innovation, la portée
du projet, sa capacité à être reproduit
dans d'autres pays du monde, la durabilité (autonomie
financière), l'impact social du projet (résultats
quantifiables), l'exemplarité et la création
de valeur ajoutée mutuelle (les candidats eux-mêmes
doivent manifester un intérêt dans l'élaboration
d'un réseau d'entrepreneurs sociaux). Outre une
reconnaissance nationale et une large couverture médiatique,
les lauréats seront notamment invités
au Sommet Mondial des Entrepreneurs Sociaux ainsi qu'au
Forum de Davos et deviendront bien entendu membres du
réseau de la fondation (qui comprend aujourd'hui
84 entrepreneurs issus de tous horizons géographiques).
Les entrepreneurs sociaux de l'année auront alors
accès à la plateforme d'échange
et de soutien qu'offre la fondation pour promouvoir
l'entreprenariat social dans le monde.
Pour en savoir plus :
www.se2005.com/france/
Piscines
naturelles : soyez comme un poisson dans l'eau…
Adieu yeux rouges et
odeurs de chlore sur la peau en sortant des piscines
! Après un succès mérité
en Autriche, en Suisse, en Belgique … les piscines
écologiques arrivent en France, importées
par une société française (Obio)
alliée à l’entreprise suisse qui
a inventé et développe depuis plus de
15 ans le procédé qui porte son nom (Bioteich).
L'idée de la piscine écologique est simple
: il s'agit de trouver une alternative au traitement
chimique de l'eau en laissant tout simplement la nature
agir. Dans le milieu naturel, la filtration et la purification
des plans d'eau se font en effet grâce aux plantes
et aux minéraux. Pour adapter ce système
à une piscine, il suffit donc de recréer
un écosystème complet en trouvant le bon
équilibre entre la taille du bassin, le nombre
de baigneurs et la capacité de filtration de
l'écosystème. Les piscines Bioteich se
composent de trois bassins distincts et d'une cascade
oxygénante : la zone de baignade, elle-même
reliée à la zone d'épuration (dont
une colonne de décantation et de vidange, à
nettoyer tous les 5 ans) et la zone de régénération.
L'eau de la piscine arrive directement dans la colonne
de décantation, au fond de laquelle se déposent
les particules organiques lourdes tandis que les particules
organiques plus légères remontent dans
le bassin d'épuration, fait de minéraux
et de végétaux aquatiques, où elles
servent de nourriture pour les plantes. L'eau est ensuite
pompée et envoyée dans la cascade d'oxygénation
puis dans le bassin de régénération.
Résultat : l'eau de la piscine tourne en circuit
fermé et est régénérée
en l'espace de 24 heures.
Le coût d'une telle installation est en moyenne
de 600 euros/ m2, ce qui la rend compétitive
face aux piscines classiques… Et le procédé
est adaptable pour des piscines de toutes tailles convenant
aussi bien aux zones à forte densité de
population qu'aux piscines individuelles. Obio a ainsi
installé le premier plan d'eau municipal biologique
en France, avec autorisation de la DDASS, sur la commune
de Combloux, au pied des Alpes, qui accueille 500 baigneurs
par jour depuis 2002 et a emboîté le pas
à des communes suisses comme le village pionnier
de Biberstein, dans le canton d'Argovie. Aujourd’hui,
une trentaine de bassins sont d’ores et déjà
installés dans l’hexagone. Outre son caractère
environnemental (non-utilisation de produits chimiques,
faibles consommations d'eau pour compenser l’évaporation,
faible utilisation d’électricité
pour la pompe, etc), une piscine écologique ne
demande pas d'entretien particulier. Il n'est par exemple
pas nécessaire de chauffer l'eau qui se réchauffe
à la fois dans le bassin de régénération
de faible profondeur et grâce à la chaleur
restituée par les galets sur les berges. La seule
contrainte est finalement l’espace, puisque la
piscine occupe, avec ses trois bassins, une surface
représentant trois fois la surface de baignade.
Mais l’ensemble est très esthétique
et le résultat à la hauteur : le plaisir
de nager en compagnie de quelques libellules dans un
bassin d'eau émeraude, en admirant les galets,
les roseaux, les jacinthes d'eau ou les nymphéas
qui composent le bassin adjacent, séparé
du bassin de baignade par une simple main courante.
Pour en savoir plus : www.bioteich.fr
Voir également le dossier sur les piscines écologiques
dans le numéro 27 (juin-juillet 2005) du magazine
La Maison Ecologique (www.la-maison-ecologique.com/)
Toucher
les intouchables
Alors que la plupart des gens aujourd'hui cherchent
à fuir la misère ou à la cacher,
Mary Ann Finch veut au contraire aller à la rencontre
des plus démunis et les soulager en leur promulguant
des massages. Masseuse de formation, May Ann commence
son apprentissage en 1990 dans des centres de soin pour
des malades du SIDA ou des personnes atteintes de cancer
où elle propose ses massages. Au retour d'un
voyage en Inde en 1997 où elle travaille dans
une communauté de lépreux puis avec Mère
Térésa à Calcutta, Mary Ann Finch
monte sa clinique pour venir en aide aux sans-abris
dans la ville de San Francisco. La mission du Caring
Through Touch Institute (l'école du soin par
le toucher) est simple : faire tomber les barrières
psychologiques qui marginalisent les personnes en grande
difficulté et leur montrer qu'elles ne sont pas
seules. Le massage est un point d'entrée pour
créer de la proximité avec ces patients
souvent profondément meurtris par les expériences
de la vie.
Concrètement, l'institut fait aussi office de
centre de formation, de sorte qu’il existe aujourd'hui
200 masseurs formés à ces techniques et
dispersés dans 15 pays différents. Certains
travaillent avec des enfants dépendants au crack,
d'autres avec des anciennes prostituées, des
malades du SIDA, etc. La chose principale selon Mary
Ann est de "voir au-delà de l’apparence
extérieure de ces personnes, de les regarder
avec son cœur et non avec ses yeux".
A San Francisco, Finch et ses masseurs n'exercent pas
seulement au sein de la clinique mais également
dans les différents centres d'accueil ou simplement
dans la rue. Plus qu'un soulagement physique, le toucher
permet de retrouver l'estime de soi. L'institut s’emploie
ensuite, sur cette base, à accompagner les sans-abris
dans la recherche d'un toit, d'un emploi, de programmes
de réinsertion, etc.
Pour en savoir plus (l'institut de May Ann Finch
n'a pas de site web) :
http://www.kindredspirit.co.uk/ARTICLES/5040_care_thro_touch.asp
http://inthefray.com/html/article.php?sid=1028
Le "Défi pour la terre" de
Nicolas Hulot
"Ne doutez jamais qu'un petit groupe d'individus
conscients et engagés puisse changer le monde.
C'est même de cette façon que cela s’est
toujours produit." Fidèle à
cette phrase de Margaret Mead, c’est une nouvelle
fois Nicolas Hulot qui monte au créneau pour
contribuer à la prise de conscience collective
qui nous devrait nous permettre de vraiment réduire
notre impact sur l'environnement. En partenariat avec
Michèle Pappalardo (présidente de l'ADEME,
l'Agence De l'Environnement et de la Maîtrise
de l'Énergie), Nicolat Hulot a lancé en
mai dernier le Défi pour la Terre. L’objectif
: inciter chacun à se mobiliser pour sauver la
planète en proposant des "gestes simples
pour relever le défi". Pour augmenter la
portée de son appel, Nicolat Hulot s'entoure
de people comme Isabelle Adjani, Enki Bilal, Calogero,
Catherine Chabaud, Evelyne Dheliat, Enzo Enzo,…
qui sont autant d'ambassadeurs des bons gestes et de
la bonne parole. De nombreuses entreprises viennent
également soutenir le mouvement comme EDF, TF1,
L'Oréal, la Marque Repère, La Poste, Bouygues
Télécom ou Valorplast (spécialiste
du recyclage). Tout au long de l'année 2005,
de multiples actions sont prévues pour faire
passer le message. De la diffusion de programmes courts
sur TF1 (entre juillet et décembre) à
des spots de sensibilisation dans les cinémas
Médiavision, en passant par des campagnes d'affichages,
des concours dans les écoles, des opérations
de mobilisations citoyennes ou la distribution du Petit
Livre vert pour la Terre (à 3 millions d'exemplaires),
tous les moyens sont bons pour que personne n'ignore
plus ces quelques gestes simples, à la portée
de tous, pour réduire significativement notre
empreinte écologique.
Aujourd'hui environ, près de 135 000 personnes
se sont d’ores et déjà engagées
sur 1 ou plusieurs des 10 gestes recommandés.
Si chacun respecte son engagement cela équivaut
à quelque 87 000 tonnes de CO2 économisées
… Alors engagez-vous !
Pour en savoir plus : www.defipourlaterre.org
Ibrahim Abouleish fait
du désert une terre fertile…
Pharmacologue diplômé de l’université
de médecine en Autriche, Ibrahim Abouleish y
a aussi débuté ses recherches en médecine
naturelle ; à son retour en Egypte à la
fin des années 60, Abouleish est bouleversé
par les problèmes de santé, de pollution,
d’éducation et de surpopulation. Pour lui,
tous ces problèmes sont liés. Soucieux
de soigner à la fois les terres et les gens,
il fonde en 1968 Sekem, une entreprise agricole à
but non-lucratif qui promeut la culture bio dans les
fermes du désert égyptien, pour augmenter
la production et limiter les risques pour la santé.
Un nouveau système de protection des plants de
coton est ainsi développé, qui réduit
à moins de 10% l’utilisation des pesticides
et aboutit à l’interdiction du traitement
des plants dans le pays. Sekem est devenu leader sur
le marché des produits biologiques et phyto-pharmaceutiques,
dont plus de la moitié sont vendus en Egypte
: médicaments à base de plantes mais aussi
fruits, légumes, herbes et épices, pain,
produits laitiers, huile, thés et confitures,
ou encore vêtements en coton bio.
A contre-courant de l’économie sinistrée
d'un des pays les plus pauvres au monde, Sekem connaît
une croissance exponentielle… au bénéfice
de tous. L’entreprise a engrangé l’an
dernier 14 millions de dollars et consacre 15 à
20% de ses bénéfices au développement
social ; elle propose des formations professionnelles,
des soins médicaux et des programmes éducatifs
à ses 2 000 salariés et leurs enfants.
Pour le fondateur du prix Nobel alternatif, décerné
à Abouleish il y a quelques années, celui-ci
« pratique ce qu'il appelle l'économie
de l'amour, prouvant que l'on peut à la fois
faire du bien et en vivre. »
Pour en savoir plus : www.sekem.com
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