Numéro
29 - Janvier 2007
Notre
revue mensuelle de l'information positive sur le web…
et ailleurs
L'association Mountain
Riders publie le "guide vert des stations de montagne"
Informer les vacanciers sur les meilleures pratiques
environnementales des stations de sports d’hiver
des Alpes et des Pyrénées et les inciter
à prendre en compte ces éléments
dans le choix de leur destination : c’est l’objectif
de ce petit guide publié en décembre par
Mountain Riders, une association de passionnés
qui agit pour la préservation du cadre naturel
en montagne. Elaboré à partir de questionnaires
envoyés aux mairies, offices du tourisme, remontées
mécaniques et syndicats intercommunaux de 75
grandes stations (dont 45 ont répondu), le guide
aborde les actions des stations en matière de
stratégie globale de développement durable,
mais aussi de prévention et d'éducation
à l'environnement, de transports, de gestion
de l'eau, de l'énergie et des déchets.
Parmi les bonnes pratiques identifiées : Serre
Chevalier dispose de chauffe-eaux solaires permettant
l'alimentation en eau chaude et le chauffage des cabanes
pastorales ; Avoriaz, entièrement piétonne,
a lancé récemment un "corner développement
durable" pour informer les touristes ; la forêt
communale des Contamines bénéficie d'un
certificat PEFC (Pan European Forest Certification)
qui garantit la gestion durable de la forêt ;
La Plagne propose au départ des remontées
mécaniques des panneaux d'information sur la
durée de vie des déchets et une campagne
publicitaire "La montagne n'est pas recyclable"
sensibilise les vacanciers dans les points d'information,
chez les hébergeurs et sur les plans des pistes
; La Rosière demande une caution lors de l'achat
des forfaits, pour éviter qu'ils ne soient jetés
dans la nature ; l'office du tourisme des Houches propose
à ses salariés des vélos pour se
déplacer dans la station, etc.
Elaboré en partenariat avec la Fondation Nicolas
Hulot, l'Ademe, la Lyonnaise des Eaux, Suez, l'Association
Nationale des Stations de Montagne et la Fondation Somfy,
le guide donne aussi des pistes concrètes de
"gestes verts" aux vacanciers, et des
informations sur la sécurité en montagne,
les impacts environnementaux du hors-piste, ou encore
le réchauffement climatique. Il sort au moment
où des démarches se développent
en France : tandis que le label environnemental "Perle
des Alpes" a été créé
en début d'année pour les stations engagées
sur la "mobilité douce", la station
savoyarde d'Avoriaz, avec Pierre & Vacances et Utopies,
a organisé le 19 janvier dernier le premier Forum
International "les stations de montagne s'engagent
pour la planète" rassemblant les meilleures
pratiques internationales.
Pour en savoir plus :
Commandez
le guide vert des stations de montagne (2 euros) :
www.mountain-riders.org/index.php?r=3&cat=12
Découvrez le label "Perle des Alpes"
:
www.alpine-pearls.com/parser.php?topic=c1?=fr&id=3
Téléchargez ici la
synthèse du Forum d'Avoriaz au format PDF
Un
film hollywoodien sur les "diamants du sang"
accélère le changement de toute une industrie...
La production de diamants
se trouve essentiellement en Afrique qui représente
près de 60% de la production mondiale (Congo,
Afrique du Sud, Angola, Namibie ou encore Botswana,
dont un tiers du PNB provient des ventes de diamants).
Une chance pour ces pays en développement ? Plutôt
une malédiction, car du fait de leur grande valeur
et de la facilité à les dissimuler (à
l'inverse de la drogue ou des armes), les diamants sont
au cœur de nombreux trafics dans les pays ravagés
par les guerres civiles. En Sierra Leone, au Congo ou
en Angola, les forces armées qui s'opposent à
des gouvernements légitimes en place utilisent
le profit de ce trafic pour acheter des armes et financer
des actions militaires souvent sanglantes contre ces
gouvernements. Des pratiques dénoncées
depuis les années 90 par les ONG, selon lesquelles
les diamants "sales" représenteraient
20% du marché... et désormais aussi par
un film hollywoodien, "Blood Diamond", produit
par Warner Bros avec Leonardo DiCaprio dans le rôle
d'un contrebandier afrikaner (et Jennifer Connelly,
une journaliste qui cherche à dénoncer
le trafic des diamants), qui sort en France le 31 janvier
prochain.
Le film, dont l'histoire se situe pendant la guerre
civile en Sierra Leone, a ébranlé le secteur
lors de sa sortie aux Etats-Unis, juste avant les Fêtes,
avec pour la première fois un risque de mobilisation
des consommateurs. Car les grands médias en ont
profité pour faire de nombreux articles sur les
"diamants du sang" avec des conseils aux
consommateurs pour les éviter et des témoignages
de jeunes femmes demandant à leurs fiancés
de ne leur offrir des bagues "éthiques".
Et "Blood Diamond" a entraîné
dans son sillage toute l'industrie du divertissement
: un Grammy Award a été décerné
au rappeur Kanye West pour sa chanson "Diamonds
from Sierra Leone", tandis que George Clooney menait
campagne dans les médias sur le génocide
au Darfour (où la guerre civile est financée
par le trafic des diamants), et que la tribu des Kalahari,
chassée de ses terres ancestrales au Botswana
par le gouvernement désireux d’exploiter
les mines de diamants qui s’y trouvent, se payait
une page de pub dans Variety appelant DiCaprio à
soutenir son combat. Le géant De Beers (qui contrôle
65 % du commerce mondial de pierres brutes) a même
dû investir 15 millions de dollars dans une campagne
de relations publiques visant à redorer son blason
en expliquant que les choses ont changé depuis
la période à laquelle se déroule
l'histoire de "Blood Diamond".
De fait, un premier pas en avant a été
fait en 2000, avec le processus de Kimberley, qui réunit
les gouvernements de 44 pays producteurs, transformateurs,
importateurs et exportateurs de diamants bruts, mais
aussi la société civile, l'industrie du
diamant et les ONG pour certifier l'origine des pierres.
D'autres initiatives plus récentes comme le Conseil
pour des Pratiques Joaillières Responsables (créé
en 2005 par des entreprises de la filière dont
Tiffany et Cartier) ou encore Diamants pour le Développement
(à l'initiative de De Beers) et de l'ONG Global
Witness sont autant d'avancées pour le secteur.
Et les ONG, de leur côté, commencent à
mobiliser les consommateurs, estimant encore trop lents
les progrès de l’industrie : pour la Saint-Valentin
2006, Global Witness et Amnesty International se sont
ainsi associées pour publier le premier guide
d'achat responsable des diamants. De quoi accélérer
les efforts du secteur pour rendre leur éclat
aux pierres précieuses…
Pour en savoir plus :
Le site
officiel du film "Blood Diamond" (en anglais)
Le site du Conseil
pour des Pratiques Joaillières Responsables -
Council for Responsible Jewellery Practices
Le guide
"Are you looking for the perfect diamond ?"
de Global Witness et Amnesty International
Le site du Conseil
Mondial du Diamant, l'organisation internationale
des professionnels, en réponse aux critiques
faites au secteur
Greenpeace
lance un site pédagogique sur l'utilisation responsable
de bois
Après le WWF, c'est au tour de Greenpeace de
nous sensibiliser à l'utilisation responsable
du bois. L'association environnementale, qui fait pression
depuis des années auprès des acteurs de
la filière bois pour la certification FSC (qui
garantit une protection des forêts primaires),
vient en effet de lancer son guide de l'éco-maison
en ligne. A partir d'un plan d'architecte dynamique,
ce guide vise à nous aider à choisir le
bon bois pour le bon usage selon les pièces de
la maison, en nous rappelant les réflexes à
adopter : exiger le label FSC pour l'utilisation du
bois exotique et à défaut, chercher des
produits équivalents en bois local, comme le
pin ou le chêne dont les forêts sont généralement
bien gérées. Pièce par pièce
et pour chaque utilisation (meuble, mobilier de jardin,
salles de bain, cuisines, contreplaqués et panneaux,
parquets, escaliers, fenêtres, velux, volets,
portails, portes, papier, etc), le site Ecobois informe
sur les les principales essences utilisées et
leur origine, mais aussi sur les pièges à
éviter concernant les mauvaises filières
d'achat de bois. Pour passer à l'action , le
site oriente enfin les consommateurs sur leurs achats
en proposant une carte des distributeurs certifiés
FSC en France.
Pour en savoir plus : www.greenpeace.fr/ecobois
En rose et vert, l’offre alternative
de taxis envahit la City…
D’abord, en juin
2005, sont apparues les Pink Ladies, co-fondées
par Tina Dutton, après que sa fille lui aie confié
qu’elle n’aimait pas être la dernière
personne dans un taxi en rentrant de soirée.
Un sentiment d’insécurité de plus
en plus fréquent parmi les Londoniennes, semble-t-il,
alimenté par l’existence de taxis non-homologués…
Tina consulta quelques associations britanniques spécialisées
dans la prévention des agressions contre les
femmes, et aboutit à la création de cette
flotte de voitures roses (des Renault Kangoo "customisées", intérieur et extérieur
!), à la pointe de la technologie (GPRS et localisation
satellite des véhicules, règlement électronique
exclusif pour éviter la présence d’argent
liquide dans la voiture), conduites exclusivement par
des femmes (en uniforme rose et noir) formées
à la conduite sûre mais aussi à
l’auto-défense, aux premiers secours et
à l’accompagnement des personnes handicapées.
Les conductrices appellent leur cliente lorsque la voiture
est sur place, pour lui éviter d’attendre
seule dans la rue, et ne quittent le point de destination
qu’après s’être assurées
que la cliente sont rentrées chez elles. Réservées
aux femmes et aux enfants de moins de 13 ans, les Pink
Ladies fonctionnent en réalité, non comme
une société de taxis que l’on pourrait
héler dans la rue, mais comme un "club" accessible sur réservation seulement.
Cerise (rose) sur le gâteau : l’entreprise
soutient la recherche contre le cancer du sein, en reversant
10% de ses profits à l’ONG Breast Cancer
Care…
Ensuite, en mars 2006, Tom Pakenham, un ancien avocat
d’affaires à la City, démissionnaire
pour cause de "fatigue de ce milieu stérile", a créé avec un ancien camarade
d’université, Johnny Goldstone, la première
flotte de taxis écologiques, à l’enseigne
GreenTomatoCars. Tom, qui se déplace à
vélo aussi souvent que possible, reconnaît
qu’une flotte de taxis n’est pas nécessairement
la méthode la plus efficace pour améliorer
l’environnement mais estime aussi que, dans l’agglomération
londonienne, le fonctionnement des transports en commun
est tel les gens ont encore souvent besoin de taxis…
D’où son idée, après un séjour
en Californie, de créer une compagnie de taxis,
sur réservation, utilisant exclusivement des
Toyota Prius, ces véhicules hybrides combinant
un moteur classique et un moteur électrique,
économiques en conduite urbaine puisqu’ils
peuvent n’utiliser que la traction électrique
dans les embouteillages. Là encore, les chauffeurs
sont formés à conduire de manière
sûre et économe. Avec des tarifs moins
élevés et 50% de CO2 de moins que les
"black cabs" traditionnels, le succès
de cette offre écologique et chic (assez proche
de l’offre new-yorkaise d’OzoCars –
voir notre newsletter n°24 de juin-juillet 2006)
auprès d’une cible constituée à
80% de femmes et d’hommes d’affaires est
tel qu’en un an, la flotte est passé de
4 à 35 voitures !
Pour en savoir plus :
www.pinkladiesmembers.co.uk et
www.greentomatocars.com
"Votez
pour l'environnement" : Patagonia s'engage dans
la campagne présidentielle française…
L'association Action Carbone du photographe Yann Arthus-Bertrand
et l'entreprise de vêtements de sports "outdoor"
Patagonia lancent un appel pour nous inciter à
voter pour la défense de l’environnement.
Inspirée d'une initiative similaire menée
par Patagonia lors des élections américaines
de novembre 2004, cette campagne lancée le 19
janvier sera déployée dans différents
média (dont les magazines SPORT, Trek Magazine
et Escape) et illustrée par les photographies
choc de la planète en danger prises parYann Arthus-Bertrand.
Selon ses initiateurs, l'objectif de la campagne est
double : "contribuer à une prise de
conscience des enjeux environnementaux en utilisant
une image forte d'une nature en danger complétée
d'une légende pédagogique. Et sensibiliser
les électeurs sur la nécessité
de s'informer sur les engagements précis et réels
des candidats à l'élection présidentielle
afin qu'ils en tiennent compte dans leurs critères
de choix électoraux". Et d'ajouter
: "sachant que quasiment tous les candidats
déclarés ont signé le Pacte écologique
proposé par Nicolas Hulot, nous demandons aux
électeurs d'être vigilants dans leur analyse
et leur décision". Si l’engagement
d’une entreprise sur une communication "politique"
peut surprendre, cela n’a rien d’étonnant
lorsqu'il s'agit de Patagonia dont le PDG-fondateur,
Yvon Chouinard, est un chef d'entreprise engagé
et un environnementaliste convaincu de l’urgence
à réagir.
Autre branche locale d'une entreprise américaine
à s'être engagée dans la campagne
présidentielle française : la marque de
produits laitiers frais biologiques "Les 2 Vaches
des fermiers du bio", filiale du leader américain
du bio Stonyfield Farm (appartenant désormais
à Danone), a diffusé un petit film sur
la campagne électorale et des cartes postables
visant à interpeller les candidats sur leur engagement
environnemental, leur position sur l'agriculture biologique,
les mesures qu'ils entendent prendre contre le changement
climatique…
Pour en savoir plus :
Téléchargez au format PDF l'annonce
Patagonia "Votez pour l'environnement"
Connectez-vous
sur le site des 2
Vaches des fermiers du bio
Danone s’allie à l’inventeur
du micro-crédit, récent Prix Nobel de
la Paix, pour nourrir les plus pauvres…
Le Groupe Grameen, créé
par l’économiste Muhammad Yunus, inventeur
du micro-crédit et qui compte 5,8 millions de
clients parmi les plus démunis dans le monde,
et le Groupe Danone ont inauguré fin 2006, avec
la présence médiatique de Zinedine Zidane,
porte-parole publicitaire de la marque alimentaire,
la première usine de leur filiale commune : Grameen
Danone Foods, située au nord de Dhaka (Bangladesh).
L’idée, née de la rencontre entre
le patron de Danone, Franck Riboud, et Yunus, récent
Prix Nobel de la Paix, est de proposer une alimentation
saine aux populations défavorisées souffrant
de carences nutritionnelles au Bangladesh. Mais au-delà
des produits eux-mêmes, la mission sociale de
lutte contre la pauvreté passe aussi par la stimulation
d'une activité économique de proximité
: production agricole et élevage de bétail
en amont, vente et distribution des produits en aval.
Afin d’assurer la pérennité de l’initiative,
des solutions de micro-crédit seront proposées,
ainsi que des formations professionnelles, pour permettre
aux plus démunis d'initier leur activité
économique et de prendre part au projet. Concrètement,
l’usine devrait d’abord donner naissance
à un produit laitier à prix très
accessible, spécialement développé
pour répondre aux besoins nutritionnels spécifiques
des enfants bangladais. Afin de maximiser l’impact
social du projet, les profits de Grameen Danone Foods
seront réinvestis dans le déploiement
de ce modèle unique de proximité dans
l’ensemble du pays. Un projet "de petite
envergure", selon Yunus, mais qui est capable de
créer "un tout nouveau type de marché
qui saura changer les fondements économiques
du monde." Un propos confirmé par Franck
Riboud, convaincu pour sa part que le futur de son groupe
"repose sur notre capacité à
explorer et inventer de nouveaux business modèles
et de nouveaux types d’entreprises".
Autre innovation : les deux partenaires ont également
annoncé fin 2006 la création d’un
fonds «Danone communities", destiné
à investir dans des projets d’entreprises
alimentaires potentiellement rentables mais à
but social, semblables à Grameen Danone Foods
- pour venir en aide durablement aux populations démunies
en Asie, Amérique Latine et Afrique, notamment
en matière de nutrition et de traitement des
eaux. Originalité : le fonds est ouvert aux investisseurs,
actionnaires (qui peuvent y réinvestir une partie
de leurs dividendes), salariés du groupe (par
l'intermédiaire de leur participation) et surtout
consommateurs de produits Danone (par des vignettes
détachables sur le packaging) : ce fonds devrait
à terme, selon Danone, peser 50 à 100
millions d'euros, dont 20% financés par le groupe,
avec des critères de rentabilité d’environ
3% par an. La première participation du fonds
aura pour objet d’accompagner le développement
et le déploiement national du projet Grameen
Danone au Bangladesh.
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