Numéro
28 - Décembre 2006
Notre
revue mensuelle de l'information positive sur le web…
et ailleurs
A l'approche des élections
présidentielles, les ONG notent les programmes
des partis politiques français…
Regroupées depuis l'année dernière
au sein de l'Alliance, afin de regrouper leurs forces
et de mener ensemble les combats écologiques
essentiels pour l'avenir de la planète, les principales
ONG environnementales et de solidarité profitent
des prochaines élections présidentielles
pour faire entendre leur voix sur la scène politique.
Tout en gardant la volonté de rester indépendantes
vis-à-vis des différents partis, elles
proposeront, à partir du 12 décembre,
de faciliter la lecture et la comparaison des programmes
politiques des candidats aux présidentielles.
« Une première dans l’histoire
du paysage politique français », affiche
fièrement le site de l’Alliance. Comment
les ONG entendent-elles procéder pour noter les
candidats et les partis ? En les évaluant sur
les réponses précises qu'ils proposent
sur 25 points jugés essentiels par l'Alliance
pour la sauvegarde de l'environnement – qu’il
s’agisse des questions d'énergie, de déchets,
de responsabilité sociale et environnementale
des entreprises, d'agriculture biologique, de communication,
d'éducation, de rapports Nord-Sud, etc. Il est
temps que des actions collectives viennent supplanter
les prises de conscience individuelles et que ces actions
soient portées par les hommes et les femmes qui
oeuvrent au bon fonctionnement de notre société
: tel est le message que les ONG souhaitent nous faire
passer.
Retrouvez le détail des mesures sur le
site de l'Alliance et rendez-vous le 12 décembre
pour la découverte du palmarès
: http://www.lalliance2007.fr/
Pour
épargner au Père Noël son lumbago
annuel …
Les apôtres de
la consommation n’ont pas de souci à se
faire : Noël affiche cette année des pronostics
à la hausse. En écho à l’invention
« commerciale » du Père Noël
(apparu pour la première fois tel qu'on le connaît
aujourd'hui… dans une publicité pour Coca-Cola
en 1931), la 8ième étude menée
par Deloitte sur les intentions d'achats des Français
pour Noël annonçait ainsi, dès mi-novembre
: "nos compatriotes sont d'humeur généreuse,
ils adoptent la "happy attitude" et pour une
fois ne dépenseront pas moins que l'année
précédente". Un entrain tel qu’au
moment de la publication de l'étude, 60% d'entre
nous avaient déjà commencé la chasse
aux cadeaux !
Comment, dans ces conditions, résister à
la frénésie des fêtes de fin d'année
– cette lame de fond qui nous entraîne tous
avec elle ? Premier pas vers la sagesse : se fixer des
objectifs de réduction des consommations. Pour
cela, l'étude Deloitte nous donne des repères
: le budget moyen des dépenses cette année
devrait atteindre 550 euros par sapin, soit environ
11 cadeaux … Au passage, rassurez-vous : votre
sobriété nouvelle ne devrait pas ternir
la féerie du réveillon pour vos chers
bambins, puisque contrairement aux idées reçues,
70% des paquets qui remplissent la hotte du Père
Noël seraient destinés aux grands ! Une
autre solution de plus en plus en vogue pour alléger
la hotte du Père Noël est le cadeau «
immatériel » : une place de spectacle,
un abonnement à un musée ou au théâtre,
un week-end à la campagne (avec voyage en train
!) ou un dîner au restaurant… Encore plus
fort : vous pouvez désormais aider vos amis à
dématérialiser les cadeaux qu’ils
souhaitent vous faire en leur donnant par avance un
« certificat d’exemption de cadeau ».
Lancé par une association canadienne de consommateurs,
ce certificat permet de « décharger »
vos proches de l’obligation de vous acheter un
cadeau en leur suggérant quelques alternatives
qui vous feraient davantage plaisir comme une promenade
dans la nature, un repas à partager, du bon temps
ensemble, etc. Une initiative qui rappelle la campagne
menée l’an dernier par la ville d’Helsinki,
pour prévenir l’amoncellement de déchets
dans les rue à cette période, sur le thème
« Offrez des cadeaux produisant plus de joie que
de déchets » ! Et si vraiment vous ne réussissez
pas à vous départir de l'idée d'offrir
des objets, pensez que les cadeaux écologiques
sont avant tout durables (parce qu’utiles, robustes
ou encore évolutifs – souvent tout le contraire
d’un gadget à la mode) et que l’écologie,
qu’elle intervienne dans la technologie (une lampe
ou un jouet solaire) ou la composition d’un objet
(un jouet en bois issu d’une forêt gérée
durablement ou une peluche en coton bio), contribue
à rendre le cadeau intéressant et pédagogique
pour celui qui le reçoit. Les objets du commerce
équitable sont une autre façon de faire
plaisir, d’un bout à l’autre de la
chaîne : ballon de foot, vêtements en coton
bio-équitables, etc. Autre possibilité
pour fêter Noël autrement, en limitant les
dépenses et surtout la multiplication des cadeaux
: s’arranger avec sa famille et ses amis pour
n’offrir des cadeaux qu’aux enfants, n’offrir
à chaque personne qu’un seul cadeau groupé
(cela permet d’offrir des cadeaux de plus grande
valeur), organiser un tirage au sort (chacun offre et
reçoit un cadeau) ou encore organiser une collecte
pour se faire un cadeau commun, comme un concert ou
un voyage pour toute la famille ! Si vous laissez libre
cours à votre imagination, vous trouverez mille
et une façon de rendre vos fêtes agréables,
originales et écologiques …
Pour télécharger le certificat
d’exemption de cadeau : http://www.consommateur.qc.ca/union/docu/Certif_Cado_imprim.pdf
Coup de projecteur sur
les entrepreneurs sociaux de l'année
La fameuse association internationale de soutien aux
entrepreneurs sociaux, Ashoka, vient d'annoncer les
noms des cinq premiers « fellows » français
qu’elle a choisi d’aider. Après 25
années d'expérience et plus de 1 600 entrepreneurs
sociaux soutenus dans 60 pays dans des domaines tels
que l'éducation, les droits de l'Homme, le développement
économique, l'environnement, la lutte contre
l'exclusion, la santé, voilà maintenant
deux ans qu’Ashoka s'est installée en France.
Les 5 lauréats recevront pendant 3 ans un soutien
financier et une aide au développement de leur
projet (à travers des partenariats professionnels
notamment) : il s’agit d’Abdellah Aboulharjan,
un des fondateurs de JEF (Jeunes Entrepreneurs de France)
qui cherche à développer l’envie
et la capacité d’entreprendre chez les
jeunes des quartiers sensibles (www.j-e-f.fr)
; de Guillaume Bapst, en charge du développement
de ANDESS (Association Nationale pour le Développement
des Epiceries Sociales et Solidaires) un réseau
de près de 60 épiceries solidaires en
France (http://epiceries.solidaires.free.fr)
; de Marie-Noëlle Besançon, fondatrice de
l'association Les Invités Au Festin, dont la
mission est la création d'espaces d'accueil pouvant
permettre la réhabilitation sociale des malades
souffrant de troubles psychiques et du comportement
(www.lesinvitesaufestin.fr/)
; de Jean-Michel Ricard, fondateur de S.I.E.L. Bleu
qui travaille à la prévention de la dépendance
et de l’exclusion des seniors par le sport (http://sielbleu.org);
et de Ryadh Sallem, créateur de Cap-SAAA dont
l'objectif est de réduire le clivage entre le
monde des valides et celui des handicapés, en
mettant les seconds au service des premiers (www.capsaaa.net).
Par ailleurs, tous les deux ans à la même
époque la Fondation Rolex, dont l'objectif est
d'encourager l'esprit d'entreprise dans le monde entier,
récompense également cinq personnes aux
projets remarquables. Parmi les lauréats 2006,
Alexandra Lavrillier (une Française, fondatrice
d'une école nomade pour offrir aux Evenks de
Sibérie une éducation alliant tradition
et modernité), Pilai Poonswad (qui mobilise les
communautés rurales en Thaïlande pour sauver
une espèce locale d’oiseau, le calao, et
son habitat) ou Chada Shroff (qui veut relancer l'art
de la broderie dans la région rurale du Kutch
en Inde comme source de revenu pour les femmes).
Pour en savoir plus sur les entrepreneurs d'Ashoka
: www.ashoka.asso.fr
Pour en savoir plus sur les projets des lauréats
du Prix Rolex : www.rolexawards.com
Le très énergique patron de Virgin
s’engage à consacrer tous les profits de
ses entreprises de transport à la lutte contre
le changement climatique
Le charismatique et visionnaire
entrepreneur a annoncé fin septembre son intention
de consacrer tous les profits des entreprises de transport
de son groupe (qui comprennent Virgin Trains mais aussi
Virgin Atlantic et Virgin Galactic Service – ce
dernier projet de tourisme spatial étant très
critiqué par les ONG tant pour ses impacts que
pour le caractère « non-indispensable »
de ses trajets), pour les dix prochaines années,
à la lutte contre le changement climatique et
au développement de sources d’énergie
diminuant significativement les émissions de
CO2. D’après ses propres estimations, cela
devrait représenter environ 3 milliards de dollars…
qui seront investis, dans la continuité de ce
que le groupe a commencé, sur le développement
des biocarburants ou de carburants « propres »
pour le transport aérien. Branson n’a d’ailleurs
pas caché que cette décision va aussi
dans le sens de l’intérêt économique
de son groupe. D’abord parce que ses dépenses
en carburant pour le transport aérien ont augmenté
de plus d’un milliard de dollars dans les trois
dernières années. Ensuite parce que très
concrètement cet argent ne sera pas donné
à l’extérieur mais réinvesti
dans les projets portés par Virgin Fuels, la
toute nouvelle structure créée par Branson,
spécialisée sur les carburants «
verts ».
Le patron de Virgin affirme qu’Al Gore et Bill
Clinton sont à l’origine de sa décision,
parce que le premier est venu le voir pour lui demander
de mettre son leadership au service de la cause du changement
climatique, et parce que le second a créé
la Clinton Global Initiative - lors d'une réunion
de laquelle a été annoncé cet engagement.
Une annonce importante, en rupture avec la position
de l’industrie aérienne qui se bat contre
les projets de taxation de ses carburants issus de Kyoto,
alors qu’elle devrait représenter 15% des
émissions de GES d’origine humaine en 2015.
Le patron de British Airways, Willie Walsh, a même
déclaré récemment que les gouvernements
exagéraient la menace environnementale liée
au transport aérien, tandis qu’Air France,
qui avait attaqué en justice « l’éco-comparateur
» des différents moyens de transport mis
en place par l’agence en ligne de la SNCF, vient
d’être déboutée de ses demandes.
Pour en savoir plus : www.clintonglobalinitiative.org
et www.virgin.com
Lorenzo
et Miguel Fluxa : avec Camper, la consommation responsable
fait un pas en avant
“Marchez, ne courez pas” : la marque espagnole
de chaussures Camper affiche haut et fort la vision
de son fondateur Lorenzo Fluxa, à contre-courant
du culte de la performance prôné par ses
grands concurrents. Elle se paye même le luxe
de la provocation, en inscrivant sur ses sacs ce mot
d’ordre : « Si vous n’en avez pas
besoin, ne l’achetez pas ». Une stratégie
suicidaire ? Non : son discours sur les valeurs, à
l’attention des consommateurs avertis, ne l’empêche
pas de croître régulièrement, trente
ans après sa création. Et son succès
international ne lui a pas tourné la tête.
Avec plus de 3 millions de paires vendues chaque année,
Camper fabrique toujours une grande partie de ses produits
à Majorque, au large de Barcelone, une petite
île dont la tradition agricole est menacée
par le tourisme – attachée à sa
préservation, l’entreprise y rachète
des terres et des bâtiments anciens pour les restaurer
et y installer ses sites.
Loin des études de marché et des bureaux
de style, la marque puise aussi son inspiration dans
son île natale, en adaptant les chaussures traditionnelles,
avant tout fonctionnelles et austères, des paysans
et des joueurs de pelote basque. Un style local dont
Camper a fait un succès global - avec souvent
une touche écologique comme sur la ligne Wabi,
élaborée avec un nombre minimum d’opérations
et de composants pour en faciliter la production et
le recyclage. Sous l’impulsion de Miguel, fils
cadet du fondateur et âgé de 30 ans, Camper
étend désormais cette approche du design,
pratique et écologique, à d’autres
domaines : elle a ainsi ouvert à Barcelone un
premier hôtel « vert », Casa Camper,
construit pour limiter son impact sur l’environnement
(biomatériaux, recyclage des eaux usées,
panneaux solaires pour chauffer l’eau, etc.) et
qui propose aux clients des produits d’hygiène-beauté
naturels dans des écorecharges, un jardin potager
bio sur la terrasse ou un centre de recyclage des déchets
; puis un restaurant, Camper FoodBALL, inspiré
de l’art de vivre méditerranéen
et qui sert de la nourriture saine, bio, locale et saisonnière,
dans de la vaisselle biodégradable.
Pas à pas, Camper construit sa différence,
à force de valeurs ajoutées.
Pour en savoir plus : www.camper.com
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