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Numéro 21 - Février/mars 2006
Notre revue mensuelle de l'information positive sur le web… et ailleurs

San Patrignano s’impose comme un modèle de réinsertion par l’activité économique
Diplômé de sociologie et de droit, Andrea Muccioli ne se serait pas destiné à la réinsertion d’anciens toxicomanes… si son père Vincenzo n’avait pas créé en 1978 un centre exemplaire et unique au monde par son ampleur, après avoir simplement voulu comprendre et aider les jeunes qui fréquentaient la ville balnéaire voisine de Rimini. Depuis, près de 2000 pensionnaires vivent en permanence dans la propriété familiale de San Patrignano et Andrea a renoncé à tous ses droits sur la fortune familiale au profit du centre qu’il dirige désormais. La communauté de San Patrignano, qui a accueilli gratuitement plus de 18 000 personnes depuis sa création, emploie 350 éducateurs, dont beaucoup sont d’anciens toxicomanes, 140 volontaires et 200 professionnels travaillant dans les diverses entreprises du centre. Car toute l’efficacité du programme repose précisément sur le fait que ses revenus proviennent pour l’essentiel des entreprises créées en son sein pour assurer la formation des pensionnaires en les aidant à redonner un sens à leur vie. Des entreprises qui proposent des prestations de haute qualité dans le domaine de l’alimentation et du vin, du mobilier et des arts décoratifs, de l’élevage de chevaux ou de chiens de race, de l’événementiel, des arts graphiques,…
Les résultats sont là : alors que les autorités sanitaires se contentent de distribuer aux toxicomanes des produits de substitution, qui entretiennent la dépendance et échouent à résoudre le problème humain, 72% des ex-pensionnaires de San Patrignano sont totalement guéris et réinsérés, travaillant le plus souvent dans le domaine auquel ils ont été formés au centre. Et Andrea Muccioli vient, à 41 ans, d’être nommé entrepreneur social de l’année par la fondation de Karl Schwab, le créateur du forum économique de Davos.
Pour en savoir plus :
www.sanpatrignano.org

L’OMS aide les maternités à se différencier avec le label « Hôpital ami des bébés »
Bien que l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) préconise une durée d’allaitement maternel exclusif de 4 à 6 mois pour garantir la croissance et la santé du nourrisson, moins de 35 % des nouveaux-nés dans le monde sont exclusivement nourris au sein pendant les quatre premiers mois de leur vie. Pour inverser la tendance, l’OMS et l’UNICEF ont créé en 1992 le label « Hôpital Ami des Bébés ». L’objectif global de cette initiative est de mettre en place des pratiques hospitalières favorisant le respect des besoins et des rythmes du nouveau-né afin d’améliorer son accueil. Pour obtenir le label (qui est attribué sur évaluation externe et revalidé tous les quatre ans), une maternité doit respecter les « dix conditions pour le succès de l'allaitement maternel ». Concrètement, cette déclaration conjointe faite par l'OMS et l'UNICEF en 1989 engage l’établissement à encourager l’allaitement maternel : engagement écrit et public, information des femmes enceintes, aide aux jeunes mamans, engagement à laisser le nouveau-né avec sa mère 24h sur 24 et à ne pas donner au nouveau-né aucun autre aliment que le lait maternel sauf indication médicale, travail avec les associations de soutien, formation des équipes, etc L’établissement doit en outre adhérer au « Code de commercialisation des substituts du lait maternel » publié par l’OMS en 1981 et éliminer la promotion ou la fourniture gratuite (ou à prix réduit) de substituts du lait maternel, biberons et tétines. Selon les pays, l’établissement doit enfin enregistrer un taux d'allaitement maternel exclusif à la sortie de maternité égal ou supérieur à 75% ou, dans des pays comme la France, un taux en progression par rapport aux années antérieures et supérieur à la moyenne départementale.
Une initiative efficace, puisqu’en 2004, on comptait dans le monde plus de 19 000 hôpitaux « Amis des Bébés », dont 500 en Europe… et trois seulement en France : le Centre Hospitalier de Lons le Saunier, qui a obtenu le label une première fois en 2000 puis à nouveau en 2004, la Clinique St Jean à Roubaix (labellisée en 2002) et le Centre Hospitalier de Cognac (labellisé en 2003). Une faible performance qui se retrouve dans le taux d’allaitement maternel qui est de 50% en France contre plus de 90% dans les pays scandinaves par exemple (l’ensemble des maternités suédoises sont labellisées « amies des bébés »). Pour certains observateurs, cette situation serait notamment liée aux relations étroites que les maternités françaises ont avec les industriels de la nutrition infantile, dont elles reçoivent des subventions, échantillons et autres cadeaux… qui les feraient hésiter à s’engager de peur de perdre cette manne. Un sujet de réflexion riche pour les entreprises sommées de prouver leur responsabilité sociale autant que pour les responsables de la santé publique.

L’ONU conçoit un jeu vidéo pour sensibiliser les enfants à la faim dans le monde
Food Force, le jeu vidéo humanitaire créé par le Programme Alimentaire Mondial des Nations-Unies, a atteint les 3 millions de téléchargements en décembre 2005. Un beau score pour ce jeu innovant, lancé en avril de la même année,et dont l’objectif est de sensibiliser les enfants de huit à treize ans au problème de la faim dans le monde et à l’action du PAM, qui nourrit quelque 100 millions de personnes chaque année. Développé à la demande du PAM par un Deepend, un studio italien, avec Playerthree, un développeur de jeux londonien, Food Force est disponible en téléchargement gratuit sur le site web dédié – dans une version pour Mac ou PC, et en trois langues pour le moment (anglais, italien et japonais). Ford Force, qui dure 30 minutes au total, propose au joueur de remplir six missions humanitaires, guidé par une équipe du PAM. Chaque mission commence par un « briefing » avec l’un des personnages, qui explique la situation et la mission. Puis le joueur gagne des points en fonction de sa capacité à remplir la mission rapidement et précisément… Les missions consistent par exemple à lâcher des colis de nourriture au-dessus d’une zone sinistrée ou encore à utiliser l’aide alimentaire pour rebâtir l’économie d’un pays, un peu à la manière du très populaire Sim City. Et à la fin de chaque mission, une brève vidéo explique comment le PMA aurait agi dans la même situation… Les enfants peuvent ensuite comparer leur score à ceux d’autres joueurs partout dans le monde grâce au site web food-force.com.
Pour Justin Roche, responsable du projet au PAM, « le jeu vidéo est une forme excitante et dynamique. Food Force amène les enfants à s’intéresser à la faim dans le monde et à comprendre ce problème, qui tue plus de gens que le SIDA, la malaria et la tuberculose réunis.»
Ironiquement, c’est après avoir vu le succès du jeu vidéo lancé par l’armée américaine en téléchargement gratuit pour faciliter son recrutement, America’s Army, que le PAM a décidé de se lancer dans l’aventure. « Mais notre jeu est l’antithèse des jeux violents qui dominent le marché et contre lesquels nous sommes en compétition, d’une certaine manière, pour le temps que nous prenons aux enfants. Mais nous recevons un grand nombre d’email d’enfants qui veulent venir travailler pour le PAM plus tard. Et les enseignants s’intéressent au jeu, également. C’est formidable d’avoir ce type d’impact. »
Pour en savoir plus : www.food-force.com

Richard Reed, Adam Balon et Jon Wright : trois innocents aux mains pleines
« Nous faisons nos produits sérieusement, mais sans nous prendre au sérieux ! ». Pour preuve : les fondateurs d’Innocent envoient des camions recouverts de faux gazon parcourir les villes pour faire goûter leurs jus de fruits…et interpellent leurs clients avec humour sur les étiquettes.
La création-même de l’entreprise ressemble à un gag. Quatre ans après la fin de leurs études à Cambridge, Richard, Adam et Jon travaillent dans la publicité et le management… mais décident de concrétiser l’idée qui les poursuit depuis l’université : produire des jus de fruits frais mixés, sains et naturels, sans aucun additif chimique. Après six mois d’essais, ils testent leurs boissons en 1998 lors d’un festival de musique, en posant directement la question à leurs clients : « devons-nous quitter notre boulot pour vendre ces jus de fruits ? » « A la fin du week-end, la corbeille du « oui » était pleine ; nous avons démissionné le lundi » se souviennent-ils. Ils se lancent avec l’aide d’un investisseur privé et la qualité des produits pour seule publicité.
Soucieuse de mériter son nom, Innocent soutient depuis ses débuts une association indienne qui offre des arbres fruitiers aux familles pauvres, a mis en place un minibus qui transporte gratuitement les Londoniens, utilise 25% de plastique recyclé pour fabriquer ses bouteilles, redistribue ses invendus aux associations aidant les sans-abri, etc. En 2004, une fondation a même été créée pour aider, partout dans le monde, les petits producteurs des fruits qui composent les boissons. Un engagement pour le « fun » et la responsabilité sociale qui n’est pas sans rappeler celui de la marque de crème glacée Ben & Jerry’s, une entreprise pionnière tombée dans le giron d’Unilever en 2000… Les fondateurs d’Innocent ont en tout cas de quoi soutenir la comparaison : leur stratégie s’avère payante pour tout le monde, puisqu’Innocent affiche désormais 60 salariés et un chiffre d’affaires de 16,7 millions de livres !
Pour en savoir plus : www.innocentdrinks.com

Ekopedia : la connaissance alternative en accès libre et gratuit
Créé en août 2004 par un jeune Québécois travaillant dans l’univers du logiciel libre, le site ekopedia.org se veut un équivalent alternatif au célèbre wikipedia, une encyclopédie en ligne, gratuite, écrite coopérativement par ceux qui l’utilisent (à condition de respecter certaines règles, chacun est libre de rajouter et de modifier un article … mais aussi de l’utiliser comme bon lui semble). Concrètement, Ekopedia se veut une « encyclopédie pratique traitant des techniques alternatives de vie » dont l’idée fondatrice d’ekopedia est que « si nous souhaitons fournir un meilleur environnement à nos enfants (et à nous-même), il nous faudra modifier nos modes de vie, notre manière de consommer, etc. » C’est pourquoi l'objectif premier de cette encyclopédie est de recenser, définir et expliquer les techniques alternatives permettant à chacun de vivre d'une manière plus autonome et en harmonie avec la nature, plutôt que d’être un annuaire de toutes les alternatives (politique, économique, etc.). En effet, selon ses fondateurs, « nous nous devons de changer ce que nous sommes avant d'essayer de changer les autres ». 700 articles sont déjà en ligne sur des thèmes aussi variés que la préparation à la naissance, l’éducation et les alternatives pour mieux apprendre, l’alimentation, le végétarisme et les graines germées, l’habitat écologique, l’entretien des vêtements, la simplicité volontaire, la décroissance soutenable, les véhicules et modes de déplacements alternatifs, les jeux coopératifs, la musique libre et gratuite, etc.
Pour en savoir plus : www.ekopedia.org



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